Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Tchernobyl, Fukushima, Kamtchatka, non merci ! » C’est l’un des slogans que les militants de Greenpeace ont écrit sur une banderole accrochée sur les grilles devant le siège de Rosatom.
« Les événements du Japon ont eu une grande résonnance, et de nombreux pays se détournent de l'énergie atomique, revoient leurs positions. Mais la Russie, elle, ne le fait pas », dénonce Olga Novikova, volontaire de l’association écologiste.
Après l’accident à la centrale de Fukushima, aucun débat national sur les risques du nucléaire n'a été effectué en Russie. Et d’après les sondages, les associations écologistes vont difficilement faire progresser le débat dans la société.
En effet, comme le rapporte Vladimir Tchouprov, responsable du dossier nucléaire à Greenpeace Russie, « 80% des Russes ne veulent pas se retrouver près d'une nouvelle centrale nucléaire, mais d'un autre côté, quand on leur demande s'il faut continuer à développer l'energie nucléaire, 45 à 48% estiment que, oui, il faut la développer ». « Nous espérons que la population va finir par se réveiller et qu'elle comprendra que l'avenir de l'énergie ne réside pas dans de nouvelles centrales, de nouveaux Fukushima et Tchernobyl », poursuit-il.
Mais comme en témoignage une Olga, une retraitée moscovite, ce changement d’état d’esprit de la population russe n’est pas encore gagné. « Le nucléaire c'est dangereux, mais on aura du mal à s'en passer, parce qu'avec la vie moderne, il nous faut beaucoup d'énergie », affirme-t-elle.
Aujourd’hui, 16% de l’électricité produite en Russie provient de centrales nucléaires. L’objectif des autorités est de doubler ce chiffre. Actuellement, cinq nouvelles centrales sont en construction dans le pays.