De notre correspondante à Lisbonne
Sans surprise, Cavaco Silva, président de la République, a accepté la démission du Premier ministre portugais José Socrates, sollicitée il y a une semaine. Le chef de l’Etat a dans le même temps convoqué des élections législatives qui se dérouleront le 5 juin prochain. Une date qui permettra une campagne électorale dans de bonnes conditions, a déclaré le président.
Le Premier ministre a présenté sa démission il y a huit jours après avoir été désavoué par les députés de l’opposition sur son programme d’austérité destiné à redresser les finances du pays. Aujourd’hui, la situation est difficile pour le Portugal et on ignore s’il pourra actionner l’aide internationale sous un gouvernement de gestion. Le gouvernement sortant y est toujours opposé, estimant qu’il est encore possible pour le pays de se sortir de l’impasse.
Le Portugal doit émettre environ 9 milliards de dette sur les marchés d’ici au mois de juin, et peut en garantir la première tranche en avril. Au-delà, c’est l’incertitude et les marchés font pression. Les taux de remboursement de la dette externe s'élèvent aux alentours de 8%, et les agences de notation ont encore baissé la note de confiance du pays. Autre mauvaise nouvelle, le déficit public a atteint 8,6% et non pas 7,3%. A défaut de miracle, le Portugal parie sur une mise à plat de la situation politique. Une bouffée d’air frais, terriblement nécessaire.