Le Jésus de Benoît XVI

Le second tome du Jésus de Nazareth paraît ce 10 mars 2011 aux Editions du Rocher/ Parole et Silence. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, ce livre aborde les questions fondatrices de la foi chrétienne à travers l’analyse du récit des Evangiles. Il ne s’agit pas d’un portrait de Jésus, Benoît XVI privilégie une lecture inspirée par la foi.

« En deux cents ans de travail exégétique, l’interprétation historico-critique a désormais donné tout ce qu’elle avait d’essentiel à donner ». Dans l’avant-propos de son livre, Benoît XVI semble sonner le glas de l’exégèse biblique scientifique dont les hypothèses sans cesse renouvelées pourraient devenir à terme « théologiquement insignifiantes ». Un point de vue qui suscitera certainement des remous dans les milieux des chercheurs.

En tout cas le ton est donné dès les premières lignes, c’est le Jésus de la foi et non celui de l’histoire que le pape veut faire connaître à ses contemporains. C’est son message à travers les événements clés des derniers moments de sa vie : la purification du Temple, le lavement des pieds, la dernière cène, son procès, la crucifixion, sa résurrection.

Le pape dans un exposé à la fois savant et accessible se livre à une lecture personnelle et contemporaine. La croix en privant Jésus de tout pouvoir terrestre sépare la religion du politique. De même pour le pape quand Jésus chasse les marchands du Temple, il s’agit d’un acte de purification, non celui d’un révolutionnaire. Et Benoît XVI saisit cette occasion pour rappeler que la violence religieuse, thème récurrent de ses interventions, dessert l’humanité.

Le Jésus de Nazareth de Benoît XVI est un dialogue avec le judaïsme. Il y a deux manières de lire l’Ancien testament pour le pape : la lecture rabbinique et la lecture chrétienne et ces deux lectures « après des siècles d’opposition » sont finalement une approche conjointe de Dieu. Un passage qui retiendra l’attention du monde juif, c’est celui où le pape précise que ce ne sont pas les juifs qui sont coupables de la mort de Jésus mais bien l’aristocratie du Temple.

C’est dans son analyse de la résurrection que Benoît XVI exprime le style particulier qu’on lui connaît. Il parle de « saut qualitatif radical par lequel s’ouvre une nouvelle dimension de la vie, de l’être homme ». Au lendemain du mercredi des Cendres, une bonne entrée dans le Mystère pascal.

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