Avec notre correspondant à Dublin, Hervé Amoric
Un jeu de chaise musicale sur le Titanic, c’est ainsi qu’un éditorialiste de l’Irish Times qualifie le remaniement ministériel chaotique du Premier ministre irlandais, tandis que l’Indépendant parle d’un vent de panique qui souffle sur le gouvernement de Dublin.
La séance parlementaire a commencé avec la démission de cinq ministres, si bien que les députés irlandais demandaient qui étaient responsable dans les domaines de la justice, de la santé ou de la défense.
Pour le Premier ministre irlandais, il s’agissait seulement de la première étape d’un remaniement stratégique. Brian Cowen comptait nommer de nouveaux talents, pour maximiser les chances de son parti aux prochaines élections. Mais il a oublié qu’il était le chef d’un gouvernement de coalition.
Non seulement ses partenaires au sein de la majorité, les Verts, ont refusé la nomination de nouveaux ministres, mais ils ont aussi imposé l’annonce d’une date pour les élections, sous peine de provoquer la chute du gouvernement. Brian Cowen a été forcé de redistribuer les portefeuilles sans ministre au sein du cabinet. Ainsi la ministre de la Culture, du Tourisme et du Sport est aussi désormais ministre des Entreprises et du Commerce.
L’autorité de Brian Cowen s’émiette chaque jour davantage. Quarante-huit heures seulement après avoir remporté un vote de confiance, Brian Cowen est fustigé par un autre de ses ministres, qui demande publiquement sa démission.