Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Voilà plus d’un mois que les universités turques montrent des signes d’énervement, qui ne sont pas sans lien avec l’atmosphère de pré-campagne électorale dans laquelle le pays s’installe, avec le scrutin législatif de juin prochain qui approche.
Tout avait commencé par des œufs jetés par des étudiants sur le ministre des Affaires européennes lors d’une visite d’université. Les responsables présumés ont été poursuivis et depuis, les manifestations sont récurrentes.
Le 4 décembre, un rassemblement devant les bureaux du Premier ministre avait été si brutalement réprimé qu’une jeune manifestante enceinte avait perdu le bébé qu’elle portait et depuis, bien sûr, la colère estudiantine ne se calme pas.
C’est pour protester contre la répression policière qu’un groupe de 500 étudiants de l’Université technique du Moyen-Orient à Ankara, connue pour son activisme gauchiste, entendait marcher sur le siège du Parti de la justice et du dveloppement au pouvoir. Les 2 000 policiers ne l’entendaient pas de cette oreille, et ont tenté de disperser les agitateurs à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau, ce qui leur a valu une pluie de pierres et de pavés.
Pour calmer la tension, le président de la République a annoncé qu’il recevrait un groupe d’étudiants à déjeuner, ce jeudi 6 janvier, pour évoquer leurs problèmes.