En Turquie, la police réprime violemment une manifestation étudiante

Des heurts ont éclaté, mercredi 5 janvier 2011, à Ankara en Turquie entre des étudiants et la police lors d’une manifestation. Depuis plusieurs semaines, la colère gronde dans les universités du pays après plusieurs violentes confrontations avec les forces de l’ordre ces dernières semaines. C’est d’ailleurs contre ce climat de répression que manifestaient près de 500 étudiants, ce mercredi à Ankara, avant que les policiers ne les dispersent à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Voilà plus d’un mois que les universités turques montrent des signes d’énervement, qui ne sont pas sans lien avec l’atmosphère de pré-campagne électorale dans laquelle le pays s’installe, avec le scrutin législatif de juin prochain qui approche.

Tout avait commencé par des œufs jetés par des étudiants sur le ministre des Affaires européennes lors d’une visite d’université. Les responsables présumés ont été poursuivis et depuis, les manifestations sont récurrentes.

Le 4 décembre, un rassemblement devant les bureaux du Premier ministre avait été si brutalement réprimé qu’une jeune manifestante enceinte avait perdu le bébé qu’elle portait et depuis, bien sûr, la colère estudiantine ne se calme pas.

C’est pour protester contre la répression policière qu’un groupe de 500 étudiants de l’Université technique du Moyen-Orient à Ankara, connue pour son activisme gauchiste, entendait marcher sur le siège du Parti de la justice et du dveloppement au pouvoir. Les 2 000 policiers ne l’entendaient pas de cette oreille, et ont tenté de disperser les agitateurs à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau, ce qui leur a valu une pluie de pierres et de pavés.

Pour calmer la tension, le président de la République a annoncé qu’il recevrait un groupe d’étudiants à déjeuner, ce jeudi 6 janvier, pour évoquer leurs problèmes.

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