Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss
En 1980, le Royaume-Uni est le troisième plus pauvre pays d’Europe. Margaret Thatcher est indignée par le montant de la contribution britannique au budget de ce qu’on appelle alors la Communauté européenne. Elle veut surtaxer les importations de voitures françaises ou allemandes, vendre plus cher à l’Europe son pétrole de la mer du Nord. Elle part en guerre, comme aujourd’hui David Cameron, contre ces commissions d’experts qui conseillent le gouvernement. Elle en supprime 246, Cameron en a aboli 192.
Il y a 30 ans, l’Iran est déjà l’ennemi numéro un de l’Occident. Il y a 52 otages dans l’ambassade américaine à Téhéran depuis plus d’un an. En mai 1980, des dissidents iraniens prennent des otages à l’ambassade iranienne à Londres. Les commandos britanniques, les SAS, les libèrent au cours d’une opération spectaculaire retransmise en direct à la télévision. En échange, Margaret Thatcher, « la Dame de fer, Maggie » demande secrètement à l’ayatollah Khomeiny de libérer les otages américains. En vain.
Mais elle propose de louer les services des SAS aux pays victimes de prises d’otages.
On se souvient de son amitié avec le président américain Ronald Reagan. Son ambassadeur à Washington lui avait pourtant écrit : « Reagan manque de vitalité mentale. Il croit qu’il y a des solutions simples à des problèmes complexes. »
L’ouverture des archives nationales britanniques, c’est WikiLeaks, 30 ans après.