Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Ils n’étaient pas nombreux mais ils ont fait du bruit. Les manifestants ont sifflé les députés qui, au même moment, à quelques centaines de mètres de là, votaient le dernier chapitre d’une loi sur les médias.
Une loi très controversée, car elle place les médias publics et privés sous le contrôle du parti au pouvoir. Télévisions, journaux et sites internet seront obligés de fournir des informations équilibrées et qui n’offensent personne.
Un petit air de déjà vu
En Hongrie, on peut déjà porter plainte pour diffamation devant un tribunal. Mais la loi va permettre à un Conseil des médias, composés de représentants du parti au pouvoir, de sanctionner les organes de presse comme il veut, quand il veut, et pour des motifs qu’il définira lui-même.
Pour Judit, une budapestoise de 36 ans, cette loi a un petit air de déjà vu : « Je vois qu’on va retourner aux années soixante…..On ne pourra plus dire ce qu’on pense ».
Profitant de sa majorité des 2/3 au Parlement, la droite au pouvoir a aussi modifié la constitution, de manière à rendre plus difficile une annulation de la loi par la Cour constitutionnelle. Une cour qui de toute façon, est dominée par la droite.