Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Cela faisait 17 ans que la Russie attendait cela, 17 ans qu’elle tentait, en vain, d’entrer dans l’Organisation mondiale du commerce. C’est un record ! Les premières démarches avaient été entreprises au milieu des années 1990.
Cette fois, les derniers obstacles semblent avoir été levés et s’il reste encore des détails à régler, Dmitri Medvedev s’est réjoui publiquement que cette adhésion devienne enfin, une réalité.
Le protocole d'accord signé à Bruxelles permet d'aplanir les différends commerciaux. Il prévoit notamment une baisse des régimes respectifs de taxes douanières, pour le commerce du bois ou l’utilisation des réseaux ferroviaires.
Toutes les branches de l’économie nationale vont en tirer profit. C’est ce que prédit la ministre russe du Développement économique, qui a signé le mémorandum d’accord avec le commissaire européen au Commerce. D’autres en revanche, en Russie redoutent que l’entrée de leur pays dans l’OMC ne porte un sérieux coup à l’industrie nationale, en ouvrant le marché aux produits à bas prix venus de l’étranger.
La Banque mondiale estime de son côté que l’entrée de la Russie dans l’OMC pourrait accroitre son produit intérieur brut de plus de 3% à moyen terme et jusqu’à 11% à long terme.
Mais au delà de l'aspect économique, l'accord conclu à Bruxelles a surtout une portée politique, la Russie s'apprêtant à faire son entrée d'une organisation internationale à la porte de laquelle elle a si longtemps frappé.