Mondial 2018: la joie en Russie, la déception en Angleterre

C'est donc la Russie qui organisera la Coupe du monde de football en 2018. Les candidatures recalées sont le duo Belgique/Pays-Bas ainsi qu'une autre candidature commune : Espagne et Portugal. Les plus déçus sont les Anglais qui étaient donnés favoris tandis qu'à Moscou, on a fêté le choix surprise de la FIFA.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Le Mondial de football en Russie, Vadim et Andrei l’attendaient depuis des années, mais sans trop oser y croire. L’annonce du verdict de la FIFA a donc été une excellente surprise.

« Aujourd’hui, nous sommes très contents, nous sommes heureux, parce qu’enfin, la Russie a un vrai objectif », dit l’un. « Tous ces événements sportifs contribuent à unir les habitants d’un même pays et pour nous, il est très important de sentir que l’on est solidaires dans un aussi grand pays », explique l’autre.

Trois ans après avoir décroché les Jeux olympiques de Sotchi pour l’hiver 2014, la Russie se voit donc confier l’organisation de la Coupe du monde de football. Mais les défis qui l’attendent sont nombreux. Le Mondial va se dérouler dans 13 villes allant de l’enclave de Kaliningrad, voisine de la Pologne, à Ekaterinbourg, 3000 km plus à l’est. Il va falloir investir dans l’amélioration des routes, des chemins de fer, des aéroports, et construire des stades.

« Pour l’instant, il n’y a ni stades, ni routes, mais si l’on prend en compte les capacités financières de la Russie, je pense que pour 2018, tout sera là, et nous accueillerons tout le monde sans visas et avec des autobus et des trains gratuits », explique Vadim, persuadé que tout sera prêt à temps.

Parmi les promesses des autorités russes figurent l’exemption de visa et la gratuité des transports pour les visiteurs du Mondial.

Amertume à Londres

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Succédant à une immense déception, c’est l’amertume qui domine désormais en Grande-Bretagne après une issue humiliante. Londres n’a en effet obtenu en tout et pour tout que deux votes et a été éliminée dès le premier tour de scrutin alors qu’elle était donnée favorite.

Les trois personnalités-phare derrière la candidature britannique, David Cameron, David Beckham et le prince William, qu’on avait surnommés les trois lions en référence à l’emblème de l’équipe d’Angleterre, sont tous les trois perplexes. Le Premier ministre britannique surtout a avoué que la décision de la FIFA était difficile à accepter, se demandant à haute voix ce qu’il fallait de plus pour l’emporter quand un pays présentait la meilleure offre technique, la meilleur offre commerciale et la passion historique du football.

Mais d’autres se montrent moins diplomates, notamment l’ancien manager de l’équipe d’Angleterre, Graham Taylor qui, loin d’être surpris par le choix de la FIFA, a critiqué une organisation omnipotente et manquant de transparence.

Le sélectionneur a d’ailleurs défendu la presse britannique, considérée par certains comme responsable de la candidature malheureuse de Londres après avoir accusé de corruption plusieurs membres de la FIFA. « Les médias ne sont pas en cause ici », a estimé Graham Taylor avant de conclure : « Tout cela dure depuis des années, et il serait peut-être temps que la FIFA fasse l’objet d’une enquête, ce que bien sûr nos journalistes savent très bien faire ».

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