Avec notre correspondante à Londres,Murielle Delcroix
Six des anciens détenus de Guantanamo accusent des responsables du MI5, les services secrets britanniques, d’avoir participé à leur torture alors qu'ils étaient prisonniers sur la base américaine. Ils accusent par ailleurs le gouvernement britannique d'avoir été informé de leur transfert illégal à Guantanamo et de n'avoir rien fait pour l'empêcher.
La décision du nouveau gouvernement de David Cameron de leur verser des millions de livres de dommages et intérêts a finalement été prise pour éviter de coûteuses procédures en justice mais aussi pour empêcher la publication de centaines de milliers de documents échangés entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis et qui détaillaient le traitement infligés aux prisonniers.
Des négociations ont été arbitrées par deux médiateurs indépendants pendant plusieurs semaines mais les modalités de cet arbitrage resteront confidentielles, à la demande des deux parties, bien que les médias affirment déjà qu'un des ex-détenus pourrait obtenir plus d'un million de livres.
L’annonce de ces dédommagements ouvre désormais la voie à une enquête indépendante voulue par le Premier ministre sur la complicité présumée de Londres face aux actes de torture perpétrés à Guantanamo, enquête qui pourrait rendre ses conclusions à la fin de l’année prochaine.