Avec notre envoyée spéciale à Londres, Véronique Rigolet
La volonté est certes politique, mais c'est avant tout la crise économique qui pousse aujourd'hui Paris et Londres à signer un ambitieux partenariat de défense. A l'heure des restrictions budgétaires -et des coupes sombres dans les budgets de leurs armées- la France et la Grande-Bretagne, les deux grandes nations nucléaires de l'Europe espèrent, en mutualisant leurs moyens, pouvoir garder leur statut de puissance militaire mondiale.
Depuis plusieurs mois, les états-majors des deux armées planchent ainsi sur un rapprochement significatif qui devrait se traduire par des coopérations militaires renforcées : avec la mutualisation, par exemple, des avions ravitailleurs et des navires anti-mines ou bien encore l'entraînement et la maintenance communs des avions de transport A-400 M.
Et s'il n'est plus question de construire un porte-avion franco-britannique, les deux pays envisagent en revanche de produire ensemble la dernière génération de drones. Plus important encore, la coopération en matière de nucléaire militaire devrait faire partie du traité signé ce mardi à Londres ainsi que la mise en commun des « contrats opérationnels des deux armées ». En clair, soldats français et britanniques pourraient de nouveau travailler ensemble, ce qui n'est plus arrivé depuis l'intervention en Bosnie dans les années 90.