Ouverture de l’enquête judiciaire sur les attentats de Londres en 2005

Après des années d'hésitations, la justice britannique a ouvert ce lundi 11 octobre à Londres une enquête judiciaire sur les attentats du 7 juillet 2005, lors desquels 4 kamikazes avaient tués 52 personnes dans les transports en commun.Cette enquête n'est pas un procès mais sous la pression des familles des victimes un juge a ordonné que soit menée une véritable enquête sur l'organisation de ces attaques. Plusieurs proches des victimes ne comprennent pas pourquoi deux des quatre terroristes n'avaient pas été arrêtés avant les attentats alors même qu'ils étaient sous surveillance depuis plus d'un an.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Cinq ans après les attentats, les rescapés et les proches des victimes qui ont longtemps fait campagne pour l’ouverture de cette enquête judiciaire, espèrent obtenir les explications et certaines informations que les autorités britanniques ont, selon eux, soigneusement évité de divulguer jusque-là.

Même s’ils savent que l'enquête n'est pas un procès et que personne ne sera condamné, les parents des 52 victimes veulent que les débats apportent des réponses sur les accusations de défaillances qu’elles portent à l'encontre de la police et des services de renseignements. Ces familles voudraient notamment demander aux responsables de la sécurité pourquoi les kamikazes Mohammad Sidique Khan et Shehzad Tanweer, qui avaient été repérés par la police et étaient sous surveillance depuis début 2004, n’ont pas été arrêtés à l’époque.

Mais le MI5, les services de renseignements intérieurs, insistent sur le fait qu’ils n’avaient pas assez d’informations pour stopper les deux hommes et cherche à empêcher la publication de dossiers qui, selon la police, pourrait menacer la sécurité du pays.

L’autre aspect de l’enquête sera de déterminer si des failles au sein cette fois des services de secours ont empêché de sauver des victimes qui n’avaient pas été tuées sur le coup et qui ont succombé à leurs blessures près d’une heure après les explosions. Des éclaircissements qui demanderont néanmoins du temps, l’enquête ne devrait d’ailleurs pas rendre ses conclusions avant le printemps 2011.

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