Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
En touchant aux allocations familiales universelles établies en 1946, George Osborne sait qu’il s’attaque à un principe chéri par les Britanniques. C’est pourquoi le ministre des Finances parle d’une réforme certes très dure mais aussi plus juste.
Les allocations familiales sont actuellement accordées à tous les ménages, quels que soient leurs revenus. En vertu du nouveau système, qui sera mis en place à partir de 2013, les allocations seront supprimées pour les plus riches, ce qui concernera environ 15% des familles et fera économiser un milliard de livres.
Réactions partagées
Et ce n’est pas tout, exposant « la profonde injustice » d'un système d'aides sociales qui « piège des millions dans la dépendance, tandis que des millions d'autres doivent en payer la facture », George Osborne a annoncé qu’un plafond sera fixé aux aides que peut recevoir un foyer, afin de faire en sorte que « plus jamais » une famille puisse estimer qu'il est plus rentable de toucher des allocations que d'occuper un emploi.
Ces réformes aussi financières que politiques ont provoqué des réactions partagées. Beaucoup ne sont pas mécontents de voir les familles aisées touchées. Mais les classes moyennes, elles, s’estiment encore une fois les bouc-émissaires des projets d’austérité du gouvernement. Un plan de rigueur qui risque pourtant de ne pas s’arrêter là et d’affecter durement l’ensemble de la population y compris les foyers les plus vulnérables.