L'Autrichienne Natascha Kampusch publie le récit de sa séquestration

Natascha Kampusch, cette jeune autrichienne, enlevée sur le chemin de l’école à l’âge de 10 ans et retenue séquestrée dans un cachot souterrain pendant 8 ans et demi par un homme avant de réussir à s’enfuir, fait de nouveau parler d’elle. Quatre ans après sa fuite, elle publie son autobiographie dans laquelle elle raconte son calvaire. Le livre vient de sortir en librairie en Autriche.

Dans ce livre intitulé 3096 jours - c’est le nombre de ses jours de captivité - Natascha Kampusch livre beaucoup de détails sur les conditions de sa détention, sans pour autant céder à un voyeurisme malsain Sur 284 pages, elle raconte les violences physiques et psychiques que Wolfgang Prikopil, son ravisseur, lui faisait subir dans son pavillon situé dans une bourgade à une vingtaine de kilomètres de Vienne.

Il la frappait régulièrement, parfois même avec un gros marteau dans le ventre, il lui donnait des coups de pieds, la griffait, la bousculait. Dans son minuscule cachot de 5 m² aménagé dans la cave et insonorisé, il la laissait parfois dans l’obscurité totale, la privant de nourriture pour l’affaiblir, lui donnant des ordres par haut-parleur.

Dans un état de terreur permanente

Cet ingénieur électronicien lui raconta une fois qu’il avait installé des pièges électroniques un peu partout dans la maison, et sachant cela, il la fit se déshabiller devant la porte, la mettant au défi de s’enfuir. S’ajoutent à cela d’innombrables humiliations, que Natascha Kampusch ne raconte pas dans le détail. Elle se trouvait alors dans un état de terreur permanente, face à un homme imprévisible et irascible. A trois reprises, elle a d’ailleurs tenté de se suicider.

Ses rapports avec son geôlier étaient ambigus. Wolfgang Prikopil qui s’est jeté sous un train le jour de sa fuite, est décrit comme un maniaque paranoïaque et misogyne. Elle raconte qu’il l’exposait à « des abus sexuels mineurs », pour réclamer aussitôt après de la tendresse. « Il voulait une personne pour laquelle il serait la personne la plus importante au monde, c’est pourquoi il a enlevé une fillette timide de 10 ans », écrit Natascha Kampusch.

Savoir si Prikopil a pu agir seul

Après 4 années passées dans son cachot souterrain - elle a alors 14 ans - Natascha a le droit de dormir à côté de lui dans son lit, mais attachée à lui avec des câbles. Elle ne donne pas plus de détails sur ses rapports avec son ravisseur, notamment sur d’éventuels rapports physiques.

Le livre, qui a en fait été écrit par deux femmes journalistes à partir d’entretiens avec Natascha Kampusch, ne répond pas définitivement à la question de savoir si Prikopil a pu agir seul. Natascha Kampusch pense qu’il a évoqué un complice uniquement dans l'intention de l’intimider.

Tirer un trait sous cette affaire

Natascha Kampusch a 22 ans aujourd’hui. C’est une jeune femme qui sait ce qu’elle veut. Elle vient de passer son examen de fin de collège et a plein de projets dont des études en psychologie et également l’apprentissage de l’orfèvrerie. Dans une interview, elle a déclaré que pour elle il n’y avait pas de vie normale. Elle a des amis, dit-elle, mais ajoute que ce n’est pas facile, car eux aussi doivent porter son lourd passé.

Le fait d’écrire ce livre lui a permis de se libérer d’un poids, de tirer un trait sous cette affaire. Et elle constate aussi un changement d’attitude de l’opinion à son égard. Si au début de l’affaire elle avait fait face à de la curiosité et de la compassion, il n’est pas rare aujourd’hui qu’on l’insulte dans la rue et l’accuse d’exploiter son martyre pour le monnayer.

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