Les négociations étaient dures et l’opération de rapprochement entre les deux concurrents a pris un peu plus de six mois pour se réaliser. Finalement, les conseils d’administration des deux groupes ont approuvé la fusion. Afin de convaincre les actionnaires d’International Power, GDF Suez a promis de verser un dividende exceptionnel de 1,10 euro par action. Soit l'équivalent de 1,68 milliards d'euros. Le groupe franco-belge recevra ainsi 70% du capital du nouvel International Power, les anciens actionnaires en garderont 30%.
L'opération se fera essentiellement par apport de certaines des activités internationales de GDF Suez à IP. Ce qui devrait être achevé au plus tard au début de l'année prochaine. Les deux sociétés espèrent réaliser ainsi des économies de coûts de l’ordre de 107 millions d’euros par an. Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, a assuré toutefois que la fusion avec IP n’aura aucun impact sur les employés du groupe.
Deuxième puissance mondiale
En se rapprochant de son concurrent, le groupe franco-belge devient le deuxième producteur mondial d’électricité, derrière Electricité de France (EDF). Saluant la prise de contrôle d’IP, le Premier ministre François Fillon a souligné dans un communiqué que l’Etat « conservera toute sa place au sein du groupe, le niveau de sa participation restant inchangé ». L’Etat français possède 36% de GDF Suez.
Grâce à cet achat, GDF Suez compte renforcer sa position dans les pays émergents, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Asie, où la croissance économique est très forte, mais également aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où la présence de GDF Suez a été jusqu’à présent plus faible que celle d’IP. Avec ses 50 centrales électriques dans le monde, le groupe britannique a réalisé en 2009 un peu plus de 6 milliards d'euros de chiffres d'affaires. Le nouveau groupe table sur 84,4 milliards d’euros et il sera présent sur tous les continents, sauf l’Afrique.
Avec cette acquisition, GDF Suez disposera d’une capacité de production totale d’électricité de 107 gigawatts (GW), et passera devant l’allemand E.ON, l’italien Enel et les trois premières entreprises chinoises du secteur. C’est la plus importante transaction dans le domaine de l’énergie cette année, avec la cession prévue du réseau de distribution britannique d’EDF.
A un mariage, un divorce : le groupe franco-belge envisage de se séparer de son partenaire transalpin, le groupe romain des services aux collectivités Acea. Le conseil d’administration d’Acea devrait approuver en septembre, selon le journal Les Echos, un accord avec GDF Suez au sujet du démantèlement de leur coentreprise d’électricité en Italie.