L’affaire de la vache clonée en Grande-Bretagne semble avoir donné raison aux parlementaires de l’Union européenne. Ils s’étaient prononcés à une écrasante majorité, le 7 juillet, contre la mise sur le marché des produits provenant d’animaux clonés et de leur descendance. Une position diamétralement opposée à celle de la Commission de Bruxelles et surtout à celle du commissaire chargé de la Santé, John Dalli, très ouvert à l’expérimentation et aux avancées technologiques dans le domaine alimentaire.
L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, membre de la commission Santé Environnement du Parlement européen, enfonce le clou et traite John Dalli d’« apprenti sorcier », soulignant qu’il est « très lié au lobby agroalimentaire, qui souhaite l’acceptation du clonage ». A son tour, John Dalli se veut rassurant et invoque les avis favorables de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa). « Les expertises scientifiques semblent indiquer que le lait et la viande d'animaux clonés ne présentent pas de risques pour la santé », ont répété les services du commissaire à la santé.
Ni contrôle, ni autorisation pour les produits issus d’animaux clonés
Bruxelles assure que la commercialisation de la viande ou des produits laitiers provenant d’animaux clonés, ne peut se faire sans une autorisation spéciale. La procédure est imposée par la réglementation européenne sur les « nouveaux aliments », censée couvrir les innovations du secteur agroalimentaire. La Commission précise toutefois qu’aucun contrôle n’a été effectué et aucune autorisation n’a été délivrée pour la mise sur le marché de viande ou de produits laitiers issus de descendants d’animaux clonés. C’est la preuve que la consommation en Grande-Bretagne de lait et de viande provenant des descendants d’une vache clonée a échappé à tout contrôle.
John Dalli est également à l’origine de la proposition de « renationalisation » de la décision de mise en culture des plantes OGM. Leur utilisation alimentaire serait sans danger pour la santé des consommateurs, selon le commissaire, qui invoque là aussi l’avis des experts. Faute de position commune des Etats membres, la Commission européenne a autorisé à la fin du mois de juillet la commercialisation dans l’UE de six variétés de maïs transgénique, utilisé pour l’alimentation humaine et animale. Par ailleurs, la Commission donne des assurances que la pomme de terre Amflora, modifiée génétiquement, est uniquement destinée à l’industrie du papier ; mais Bruxelles a également donné au groupe allemand BASF une autorisation d’utilisation d’Amflora pour l’alimentation animale et humaine.