Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Ancien cadre de Fininvest, l’empire médiatique de Silvio Berlusconi, Aldo Brancher avait été immédiatement rebaptisé par la presse « le ministre de rien » parce que personne ne savait à quoi il servait.
Selon l’opposition, il aurait profité de ses liens amicaux avec le président du Conseil et le chef de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, pour obtenir un poste de ministre afin d’éviter d’être jugé dans une affaire de pot-de-vin, grâce à l’immunité ministérielle. Lui et son épouse sont accusés d’avoir reçu plus d’un million d’euros de la Banca popolare italiana pour l’aider, grâce à leur réseau de relations, à racheter la banque Antonveneta en faussant les règles du marché.
Mais l’espoir de profiter de l’immunité ministérielle a été de courte durée. Le président de la République s’y est opposé parce que la loi ne s’applique pas aux ministres sans portefeuille. Aldo Brancher a achevé sa brève carrière de façon très théâtrale, en annonçant ce lundi 5 juillet en plein tribunal sa « décision irrévocable ». Silvio Berlusconi espère que ce geste va ramener un peu de sérénité au sein de son gouvernement, jugé en plein désarroi par la présidente du Parti démocrate (centre-gauche) Rosy Bindi.