Le ministre des Finances britannique George Osborne a annoncé que son gouvernement visait un déficit public de 1,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2015-2016 contre environ 11% du PIB cette année. Objectif : réduire le déficit public qui devrait atteindre, cette année, 179 milliards d’euros à 20 milliards en cinq ans.
La crainte de Londres est d’être sanctionnée par les agences de notation et de perdre sa note « triple A ». Ce qui ferait monter les taux et donc alourdirait la charge de sa dette. Pour ne pas laisser filer le déficit public, Georges Osborne a dévoilé un catalogue de mesures, mêlant hausses d'impôts et coupes budgétaires. Côté dépenses, le budget de chaque ministère baissera de 25% en moyenne sur quatre ans, hormis ceux de la santé et de l'aide au développement. La répartition précise de ces coupes devrait être annoncée cet automne.
La création d’une taxe bancaire
Le gouvernement de David Cameron veut tailler notamment dans les allocations sociales et la fonction publique. Les fonctionnaires devront se serrer la ceinture, avec un gel des salaires pendant deux ans sauf pour les plus modestes, et un durcissement de leur régime de retraite. La Reine Elizabeth, elle-même, verra sa liste civile gelée cette année.
Il veut aussi augmenter les recettes. A partir de janvier 2011, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sera portée de 17,5% à 20%. Cette mesure devrait rapporter plus de 15 milliards par an aux caisses de l’Etat. Et l’impôt sur les plus-values passera de 18% à 28%. Pour ce qui est des recettes, l’autre grande mesure est la création d’une taxe sur les banques qui entrera en vigueur l’an prochain. Pour récupérer une partie des frais générés par la crise, cette nouvelle taxe s’appliquera les actifs des banques britanniques et les opérations au Royaume-Uni des établissements étrangers.
Une reprise fragile
Paris et Berlin devraient s'associer au projet. « Nos trois gouvernements s'engagent à ce que nos banques apportent leur juste contribution pour refléter le risque qu'elles posent », a expliqué George Osborne. Le taux de la taxe britannique, qui doit rapporter 2,4 milliards d’euros par an, sera de 0,07% puis de 0,04% en 2011. En France et en Allemagne, il doit encore être fixé. Ce projet sera exposé au sommet du G20 à Toronto au Canada le 24 juin.
Mais comme tous les autres pays européens, le gouvernement britannique va devoir faire face à deux contraintes. Il ne doit pas laisser s’emballer la bulle de la dette, dont le service représente une charge non négligeable à financer. Et surtout, il ne doit pas tuer la reprise extrêmement fragile. Cette année, la croissance devrait tout juste atteindre 1%. Et pour l’an prochain, le ministre des Finances a abaissé les prévisions de croissance pour l’année prochaine de 2,6% à 2,3%.