Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Avant le séisme du 2 avril 2009 qui a fait 308 victimes qui a ravagé le centre de l’Aquila, détruit des dizaines de villages, la population de cette province des Abruzzes avait vécu pendant des mois, au rythme de secousses de plus en plus angoissantes.
Mais les experts de la protection civile et de l’Institut national de géophysique et de vulcanologie, membres de la commission des risques, ont nié jusqu'à la veille du tremblement de terre, le fait qu’une séquence de secousses de faible magnitude pouvait être précurseur d’un séisme dans cette région pourtant à très haut risque sismique.
Le comble, c’est qu’un technicien du Centre national de recherche Giampaolo Giuliani qui ne cessait de lancer l’alarme à juste titre, a failli se retrouver derrière les barreaux pour « fausse alarme ». Justice lui sera peut-être rendue. Car seize mois après la tragédie, le parquet de l’Aquila annonce l’ouverture d’une enquête judicaire contre sept experts, sur l’hypothèse d’homicide involontaire pour avoir sous-évalué les risques.
« Ils auraient dû notamment décidé d’évacuer la ville », a déclaré le procureur de l’Aquila, Alfredo Rossi. Pour les sinistrés de l’Aquila, cette enquête prend un sens particulièrement important. Au nom de toutes les victimes, ils veulent connaître toute la vérité.