Condamnations lourdes en Turquie après la mort d’un détenu en prison

Le directeur et trois gardiens d’une prison turque ont été condamnés, mardi 2 juin 2010, à des peines de prison à perpétuité. Ils ont été reconnus coupables de la mort d’un jeune militant de gauche, Engin Ceber, décédé sous la torture en octobre 2008. Dix-sept autres accusés ont également écopé de peine de prison ferme. Ce procès était un test pour la Turquie qui, afin d’intégrer l’Union européenne, s’était engagée à éradiquer la torture et les mauvais traitements en détention.

La victime était un jeune homme de 29 ans. Engin Ceber avait été arrêté le 28 septembre 2008. Ironie du sort, il participait à Istanbul à une manifestation de protestation contre les brutalités policières. Après une nuit passée dans un commissariat, il est incarcéré en attendant son procès pour « rébellion contre agent » de la force publique.

Quelques jours plus tard, il est extrait de sa cellule et transporté à l'hôpital. Il est dans le coma, selon le rapport des médecins, il a reçu des coups violents à la tête et il a succombé à une hémorragie cérébrale. Ses codétenus, ainsi qu'un gardien, ont témoigné qu'il avait été roué de coups et que sa tête avait été plusieurs fois cognée contre un mur. Engin Ceber est mort douze jours après son interpellation, le 10 octobre 2008.

Les accusés, directeur, gardiens, policiers, médecin, ont fait tout leur possible pour dissimuler les faits à la justice. Peine perdue : la Turquie est sous surveillance européenne. Elle s'est engagée à éradiquer la torture et les mauvais traitements et cette affaire était considérée comme un test. D'ailleurs, pour faire bonne mesure, et dans un geste sans précédent, le ministre de la Justice de l'époque y était allé de ses regrets et s'était excusé auprès de la famille de la victime.

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