« Mystère et boules de Ghosn » titre Libération, avec une photo en pleine Une du monsieur en question. Regard perdu et visage à moitié dans l'ombre.
Et c'est bien le mot mystère qui prédomine dans la presse française pour tenter de comprendre les conditions dans lesquelles l’ex-patron de Renault-Nissan est arrivé au Liban, lundi, alors qu’il était assigné à résidence au Japon. Tokyo a « enfin réagi, timidement, à la fuite de Calos Ghosn, en menant des perquisitions et en saisissant Interpol », note Le Figaro.
Le Japon, mis à l’arrêt par les congés du Nouvel An, aura mis trois longues journées à réagir à l’évasion du plus célèbre de ses prévenus. Officiellement, les autorités à Tokyo ne commentent pas cet événement puisqu'aucun ministre n’a encore pris la parole à ce sujet. « Le Japon brille par son absence dans le sujet de conversation le plus "japonais" de la planète », ironise Le Figaro. La justice nippone s’est de toute façon fait doubler sur le terrain de la communication.
À Beyrouth, Carlos Ghosn, semble bien décidé à en découdre et à endosser la responsabilité et l’organisation de son exfiltration. « C’est moi seul qui ai organisé mon départ. Ma famille n’a joué aucun rôle », a-t-il déclaré hier via un communiqué, pour couper court aux rumeurs selon lesquelles son épouse, Carole Ghosn, aurait assuré la logistique de son exfiltration.
Plusieurs questions restent en suspens sur la manière dont il a réussi à prendre la tangente, se demande encore Libé, « mais Carlos Ghosn a déjà retrouvé les vieux réflexes de son règne chez Renault-Nissan : C’est lui et lui seul qui décide de son agenda ». Il a annoncé donner un conférence de presse mercredi prochain, le 8 janvier.
L'onde de choc de la fuite de Carlos Ghosn atteint maintenant la Turquie, remarque Le Parisien.
Pour comprendre son exfiltration rocambolesque, le ministère turc de l'Intérieur a ouvert une enquête pour déterminer dans quelles conditions et avec quelles complicités il a pu transiter par un aéroport d'Istanbul. La police turque a annoncé avoir interpellé et placé en garde à vue sept personnes soupçonnées de l'avoir aidé, dont quatre pilotes.
« Le retour de l’entrepreneur adulé divise le Liban » titre Mediapart. Le journal en ligne pense savoir que Carlos Ghosn aurait été chaleureusement accueilli lundi, par le président de la République libanaise Michel Aoun. Une rencontre cependant démentie par un conseiller de presse du bureau de la présidence.
Même si pour certains Libanais, le parcours académique et la réussite professionnelle de Carlos Ghosn font de l'homme une fierté nationale, pour beaucoup de Libanais, c’est l’urgence sociale et économique qui reste la priorité.
Une légion d'honneur inexplicable
Autre controverse en France qui anime le feuilleton de la réforme des retraites, a légion d'honneur remise à Jean-François Cirelli, directeur français de l'entreprise BlackRock, il y a 2 jours. Certains y voient une énième provocation d’Emmanuel Macron.
« La réforme des retraites ouvre-t-elle la voie aux fonds privés ? » autrement dit a une retraite par capitalisation, se demande Le Monde. Réponse par l'intermédiaire de la députée de La France insoumise Danièle Obono « Ce qu’ils font, c’est qu’ils réduisent au minimum » la solidarité, ainsi, selon elle, « la majorité des pensions vont baisser, détournant les Français du système de retraite classique ».
Mais pour le journal l'Opinion, « l’affaire » dite BlackRock, vient surtout de franchir un nouveau cap dans le n’importe quoi. « Le complot est partout, la suspicion règne, et l’approximation prend chaque jour davantage le contrôle des cerveaux », tonne l'éditorialiste du journal conservateur. Car évidemment, le fonds américain Black rock s’apparente pour une frange de l’opinion publique au cheval de Troie de la retraite par capitalisation.
« Jean-François Cirelli a juste le tort d'être le PDG du bureau France, Luxembourg et Belgique du premier gestionnaire d'actifs au monde. La suspicion complotiste aura encore de beaux jours devant elle en 2020 » conclut l'éditorialiste.
La réponse de Gabriel Matzneff au livre de Vanessa Springora
« Coup de poignard », dénonce l'écrivain pédophile âgé de 83 ans, dans une lettre envoyée au magazine L'Express. Gabriel Matzneff répond à l’auteur du Consentement et lui reproche de vouloir faire de lui « un pervers, un manipulateur, un prédateur, un salaud ». Une lettre en guise de réponse à la polémique qui le touche depuis la sortie, hier, du livre-témoignage de Vanessa Springora.
L’éditrice y raconte les abus qu'elle a subie alors qu'elle n'avait que 14 ans, et le mal à se débarrasser de son emprise dite toxique. Gabriel Matzneff dénonce « de si injustes et excessives attaques »en rappelant « la beauté de l’amour que nous vécûmes, Vanessa et moi ».
Le livre a l'effet d'une bombe dans le monde littéraire. Vanessa Springora a annoncé dans Le Parisien qu'elle n'envisageait pas de porter plainte, ce qui n'empêche pas l'ouverture potentielle d'une enquête par le parquet.
« Pourquoi les français restent fidèles au cinéma ? » se demande en Une Le Parisien
« Avec 213 millions d’entrées en 2019, les salles obscures françaises ont enregistré leur deuxième meilleure fréquentation en France depuis un demi-siècle. L’émergence des plates-formes de streaming, Netflix, Amazon, n’a pas tué le 7e art ! » s'exclame le journal.
« La salle de cinéma demeure un écrin, une bulle, une sortie unique », note David Obadia, programmateur indépendant, « le réseau de salles a été considérablement modernisé grâce à un plan de numérisation développé par le CNC, auquel se sont ajoutés les efforts d’investissement des exploitants ».
Avec plus de 2 000 cinémas et 6 000 salles, la France reste, de loin, le premier marché européen.