Le 5 décembre, c’est la date prévue de la journée de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites. Et à l’approche de ce choc social qui pourrait en effet se prolonger, le président de la République se retrouve « entre veillée d’armes et grande peur », lance Le Journal du Dimanche. Certes, dans cet hebdomadaire, un de ses conseillers « dément l’idée que le Président monte à l’échafaud ». Mais dans ce même journal, un « ami politique » du Premier ministre le confesse : « On attend le tsunami, dit-il. Comme aux États-Unis avant un typhon, on se calfeutre avec des planches ».
Alors, d’ici le 5 décembre, que va faire Emmanuel Macron ? « On ne sait pas si on joue l’opinion ou le dialogue social, admet dans Le JDD un fidèle du chef de l’État [...] Il y a une hésitation ».
La tension serait-elle donc en train de monter à l’Élysée à l’approche du 5 décembre ? De quoi, en tout cas, mettre les nerfs du président de l’Assemblée nationale à vif. « Le 5 décembre, c’est une mobilisation pour conserver des inégalités », s’emporte Richard Ferrand dans Le Journal du Dimanche, avant de conjurer les Français à ne pas être « pleurnichards ».
Dans l’opposition, le parti de droite Les Républicains, ce matin, annonce vouloir, d’ici le 5 décembre, déposer au Sénat une proposition de loi créant « le droit aux transports publics garanti ». C’est ce qu’annonce Bruno Retailleau dans Le Journal du Dimanche. « Nous devons instaurer un service minimum garanti », assure le président du groupe LR au Sénat. En cas de grève, Bruno Retailleau suggère que l'entreprise puisse « se tourner d'abord vers les non-grévistes ». Et « en cas de mouvement massif », cet élu veut ouvrir le droit à « la réquisition de personnels grévistes [...] comme c'est déjà le cas pour les personnels hospitaliers ou les pompiers par exemple », dit-il au JDD, en évoquant ainsi ce qu’il appelle l’« obligation » pour ces entreprises de « garantir un tiers du trafic quotidien aux heures de pointes, c'est-à-dire le matin et le soir ».
Agir contre l’exclusion mais pour les copains
En France, ces révélations sur la FACE, la Fondation Agir contre l’exclusion, sur fond de systèmes de défiscalisation. Cette institution est aujourd’hui menacée de dissolution. C’est l’hebdomadaire Marianne qui le révèle, la Cour des comptes, le 17 octobre dernier, a sévèrement épinglé cette fondation présidée par Gérard Mestrallet, ancien patron de GDF-Suez, à tel point que cette institution a jusqu’à la fin de l’année pour trouver 4,5 millions d’euros, sous peine en effet, de dissolution.
La FACE, c’est « la machine à arroser les copains », lance Marianne, qui décrit un organisme « gangrené par la complaisance vis-à-vis de certains politique et d’entreprises. Sont pointés les contrôles quasi inexistant, les comptes maquillés ».
Selon Marianne, le parquet de Bobigny, près de Paris, dont dépend la FACE « a ouvert une enquête préliminaire. Mouillé aussi, le très puissant cabinet d’audit KPMG, (qui a validé) sans sourciller les comptes de la fondation », complètent ce journal, étant rappelé que Gérard Mestrallet « est aujourd’hui mandaté par Emmanuel Macron pour diriger la structure chargée de valoriser le patrimoine du site d’Al-Ula en Arabie saoudite ».
Parmi les exemples d’opérations financières qui posent question et dans lesquelles cette institution est intervenue, il y a cette histoire « d’étranges versements réalisés par l’industriel (Serge Dassault) entre 2014 et 2017… et transitant par la Face » à Corbeil-Essonnes, ville dont il était député-maire. Une affaire d’achat de voix pour les élections qui sera bientôt jugée.
La combine de l’avionneur
Selon Marianne, la Cour des comptes a pisté « des versements de Serge Dassault à la Face et, de façon concomitante, des subventions de la Face à une quarantaine d’associations de Corbeil-Essonnes pour des montants identiques ou proches [...] Après une « instruction sommaire »des dossiers, la Face procédait parfois aux« versements aux associations » [...] le lendemain de la réception du don [...] et la « sélection des bénéficiaires (était) effectuée par la mairie de Corbeil-Essonnes et non par la Face ». Le rapport de la Cour des comptes dévoilé par Marianne conclu à un « conflit d’intérêts » de la part de Serge Dassault « que la fondation pouvait difficilement ignorer ». Marianne précise que ce délit est « passible de trois ans d’emprisonnement. Les membres de la Cour des comptes soupçonne une fraude fiscale qui rendrait la Face coupable du blanchiment de cette fraude ».
La combinazione de Venise
Des photos qui ont fait le tour du monde, celles de Venise sous les eaux. Sur celle publiée par l’hebdomadaire Paris-Match, le niveau de l’eau s’étale du Palais des Doges à l’horizon sur la mer, illustrant, selon cet hebdomadaire, « l’offense faite à la Sérénissime. Un phénomène exceptionnel d’aqua alta a plongé la Cité des doges dans le désespoir », soupire Match, étant rappelé que l’Aqua alta, c’est la montée des eaux dans la cité vénitienne.
La faute au réchauffement climatique, mais pas que. À Venise, « le climat a bon dos », objecte l’hebdomadaire Le Point. Selon ce journal, les vraies responsabilités des inondations qui viennent d’endommager gravement la cité lacustre sont à chercher « dans la faillite de la politique et dans la destruction de la lagune par la main de l’homme. La marée funeste du 13 novembre n’était pas seulement prévisible avait été programmée », accuse Le Point.
Allusion bien sûr aux digues mobiles censées protéger Venise des phénomènes de montée des eaux. Un projet qui a pris du retard, beaucoup de retard. Comme le rappelle Le Point, ce projet a été confié à un consortium public sous le contrôle des politiques. « Derrière le paravent d’un projet "national", (lesdits politiques) ont distribué les contrats à leurs fidèles et se sont servis au passage grâce à un système de caisses noires et de fausses factures ».
Pour autant, le travail a-t-il été correctement effectué ? Et bien « non », prévient cet hebdomadaire. « Ce n’est pas fini. Une expertise récente a révélé que les joints sous-marin articulés censés actionner les 78 barrières anti inondations souffraient d’un état avancé de corrosion après quatre ans sous l’eau, alors qu’ils étaient censés durer un siècle au moins ». L’aqua alta, très alta à Venise ? Pour Le Point, pas de doute, « le coupable est la corruption beaucoup plus que le climat ». Décidément, à Venise, le ton monte. Comme l’eau…