Ce ne pourrait être qu’une impression trompeuse si les rapports des organismes financiers internationaux n’attestaient de ces progrès. Plus de 7% de croissance par an depuis sept ans. Un pays dont le commerce devrait connaître une croissance phénoménale, si on en croit les projections bancaires.
Pourtant à un an de l’élection présidentielle, de nombreuses questions se posent : cette croissance va-t-elle durer, ou ne s’agit-il que d'un rattrapage après des années de conflit ? Quels sont les secteurs économiques qui génèrent ces bons chiffres ? Est-ce que toute la population profite des richesses qui sont créées ?
Des questions importantes auxquelles vont répondre les trois invités suivants :
- Stanislas Zeze, PDG de la société ivoirienne Bloomfield Investment Corporation. C'est une agence de notation financière
- Francis Akindes, sociologue, professeur titulaire, président du Conseil scientifique de l'Université Alassane Ouattara à Bouaké, au centre de la Côte d'Ivoire
- Nguessan Coffie Francis José, économiste, directeur adjoint du Centre Ivoirien de Recherches Économiques et sociales, le CIRES. Le CIRES a été créé en 1971. Il a pour mission de mener des recherches au service du développement et de former des chercheurs en économie.
1 / L'une des marques de ce développement, c'est l'incroyable essor de la ville d'Abidjan. Parmi les réalisations les plus notables, le pont à péage Henri Konan Bédié ouvert en 2014, l’échangeur de l’amitié ivoiro-japonaise dont je parlais tout à l’heure et dans les cartons, un projet de métro. Pourtant, circuler à Abidjan reste un calvaire. Les embouteillages sont permanents. Et en plus, c’est cher. Les plus modestes sont obligés d’engloutir le tiers de leurs revenus dans leurs déplacements. Dans les transports d’Abidjan, voici un reportage Éco d’ici Éco d’ailleurs signé Sidy Yansané.
2 / L’économie ivoirienne fait des progrès. Mais les fruits de la croissance ne « ruissellent » pas, ils n’atteignent pas les plus modestes. Le gouvernement a lancé, en début d’année 2019, un programme social, le PSGOUV, mais ses effets tardent à se faire sentir sur le terrain. Les statistiques actualisées de la pauvreté promises pour cette année se font toujours attendre. Si la croissance est palpable à Abidjan, elle l’est beaucoup moins dès lors qu’on quitte la capitale économique. Pour le constater, nous nous rendons à Bouaflé dans le centre ouest du pays. C’est un reportage Éco d’ici Éco d’ailleurs signé Pierre Pinto.