Comme tous les trois ans, le Fonds bat le rappel général pour remplir ses caisses et cette fois, c’est encore plus urgent. D’abord parce que ces trois maladies infectieuses continuent à faire des ravages, et ensuite parce que l’argent collecté et redistribué via le fonds a démontré qu’il était bien géré et efficace. Avec les 41 milliards de dollars dépensés depuis sa création en 2002, le Fonds estime avoir sauvé la vie à 32 millions de personnes. Mais la générosité des donateurs a tendance à s'éroder. D’autres causes, toutes aussi urgentes, parfois plus populaires, sont apparues, comme celle du climat. Elles aussi exigent des ressources financières considérables et les États ont tendance à ventiler leur aide, au détriment de la santé. La dernière collecte organisée il y a trois ans a généré des promesses de dons de 12 milliards de dollars, mais seulement 70 % se sont concrétisées.
De quelle somme le fonds a-t-il besoin pour éradiquer ces maladies dans les dix prochaines années, comme le souhaitent les nations unies ?
14 milliards de dollars pour les trois ans qui viennent, c'est l'objectif précisé par Emmanuel Macron à la tribune des Nations Unies. À 90 % ce sont les États qui financent. Les quatre premiers donateurs, États-Unis, Royaume Uni, France et Allemagne fournissent à eux seuls près de 80 % du budget. Plusieurs pays ont déjà annoncé une hausse substantielle de leur contribution, c'est le cas des États-Unis, le congrès a voté une hausse de 9 %, du Royaume Uni, + 20 % annoncé, du Japon et de l'Allemagne. L'Espagne, qui est maintenant sortie de la crise de la dette, redevient donatrice. Quant à la France, sa contribution stagne depuis 2010 au niveau du milliard d'euros. Étant donné que c'est le pays hôte de la conférence, le fonds espère un geste significatif, c'est au président seul d'en décider et de l'annoncer probablement demain.
Les pays d'Afrique sub-saharienne sont les principaux bénéficiaires
Ils ont reçu 72 % des dépenses pour l'exercice qui s'achève. Au Nigeria et en RDC, les deux premiers pays bénéficiaires en volume, la lutte contre le paludisme mobilise le plus, tandis qu'en Tanzanie et au Mozambique, priorité à la lutte contre le sida. Même si les nouvelles infections VIH ont fortement baissé depuis 2010 c'est encore en Afrique de l'est et australe qu'est concentrée plus de la moitié des porteurs du virus. Dans les pays sahéliens, la distribution massive de moustiquaires au Niger et au Burkina Faso a permis de faire reculer l'épidémie de fièvre.
À noter que le Fonds impose la participation financière de tous, y compris des bénéficiaires. Ce dispositif original et méconnu a donné lieu cet été à une panique passagère au Cameroun, où le traitement anti sida est fourni gratuitement par le Fonds depuis 2007, mais comme le gouvernement n'avait pas versé à temps sa quote-part, la rumeur annonçait la fin de la gratuité des soins. Une situation vite corrigée une fois que les autorités camerounaises se sont acquittées de leur dû, au début du mois de septembre.
En bref
La guerre commerciale a érodé la compétitivité des États-Unis
La première puissance mondiale a été rétrogradée à la deuxième place dans le classement publié par le forum économique de Davos, derrière Singapour. Dans les chiffres c'est la chute de l'espérance de vie en bonne santé, désormais plus faible aux États-Unis qu'en Chine qui a entrainé cette révision, mais pour le forum c'est bien la guerre commerciale qui vont pénaliser l'économie américaine.
Bruno Le Maire, le ministre français de l'économie fait la leçon à l'Allemagne
Dans une interview publiée ce matin par le quotidien allemand die Welt, Bruno Le Maire remet en cause la politique du zéro endettement chère à Berlin et demande au gouvernement allemand d'investir davantage. Il veut discuter de tous ces sujets avec ses homologues allemands.