Sous la supervision de Medef International, les dirigeants malgaches ont discuté avec près de 70 chefs d’entreprises français, dont des investisseurs dans le domaine de l’énergie. « Nous voulons introduire l’électricité dans chaque famille malgache. Actuellement, seulement 15 % des familles ont l’électricité »,explique Vonjy Andriamanga, ministre malgache de l’Énergie et des Hydrocarbures.« Nous voulons arriver dans les cinq années à venir à 50 % des familles et pour cela, nous devons développer de nouveaux moyens de production d’électricité, bien entendu des moyens de production accessibles, pas chers et renouvelables. »
Des accords et des lettres d’intention ont été signés à cette occasion. Deux concernent la construction de barrages hydro-électriques. Leur entrée en activité augmentera la production de la Grande Île de façon significative ; elle n’est aujourd’hui que de 400 mégawatts. Ce qui fait de l’électricité malgache la plus chère sur le continent africain. L’un des deux barrages aura une capacité de 192 mégawatts.
« Une énergie très chère et un secteur déficitaire »
Marc Mandaba, directeur des investissements de la société Thémis, l’une des quatre composantes du consortium qui a remporté l’appel d’offres lancé en 2016, souligne l’importance de cet ouvrage pour Madagascar. « C’est une infrastructure vraiment clé. Aujourd’hui, l’énergie est très chère et malgré tout, c’est un secteur qui est déficitaire : entre 200 et 300 millions de dollars de déficit par an. » Puis, il ajoute : « On va dire que c’est un secteur qui n’est pas « bancable ». Pour qu’il soit « bancable », il faut baisser le coût de l’énergie - et si possible propre, c’est ce qu’on fait avec l’énergie hydraulique - On résout en fait le problème qui se pose, puisqu’en amenant l’énergie à un coût quatre fois inférieur au coût actuel, de fait le projet va rétablir les comptes du secteur. »
Le gouvernement malgache veut aller vite, avec le risque d’avoir des infrastructures moins solides. Marc Mandaba écarte cette idée. « La raison du déficit actuel de la Jirama, la société électrique de Madagascar, ce sont justement des contrats qui ont sûrement été signés un peu trop vite et à des conditions qui ne sont pas acceptables ! Donc, aujourd’hui l’État est accompagné ; la facilité juridique africaine, qui est hébergée par la Banque africaine de développement, fournit à l’État malgache un conseiller juridique international, un conseiller juridique national et aussi un conseiller technique. La coopération allemande également fournit un conseiller technique et un conseiller financier. »
Cinq conseillers pour aider le gouvernement malgache à négocier de bons contrats. Le futur barrage fera baisser le coût de l’énergie de 30 % à Madagascar et fera économiser annuellement au pays au moins 200 millions de dollars d’importation de fuel.