SEMOA-Togo, fabricant de bornes de recharge et de paiement mobile

Tout faire pour produire sur place ce dont les Africains ont besoin pour faciliter leur quotidien. C’est le pari d’Edem Adjamagbo. Cet ingénieur en informatique décisionnelle, formée à Nantes dans l’ouest de la France, a créé une jeune pousse qui s’appelle SEMOA, qui a une entité en France et une entité au Togo, où il a tous ses collaborateurs, toute son équipe de développement et toute l’équipe commerciale. SEMOA-Togo fabrique des bornes de recharge et de paiement mobile.

Cinq collaborateurs à Lomé, comprenant 4 développeurs informatiques et un responsable commercial… La jeune pousse Semoa est le fruit d’une triple culture, raconte Edem Adjamagbo. « Au-delà de mon expérience africaine, j’ai grandi au Togo, j’ai également cette chance finalement d’avoir une mère ukrainienne et d’avoir un père qui a tenu à ce que, dès que c’était possible financièrement pour la famille, nous puissions aller voir notre famille en Ukraine. Cette étincelle entrepreneuriale, de concevoir et de construire des bornes au Togo, je l’ai eue lors d’une visite en 2013 en Ukraine, où j’ai vu des bornes similaires, qui permettaient de faire du crédit de communication. Et l’idée m’est venue et je me suis dit qu’aujourd’hui à Lomé, les gens passent 2 à 3 heures à faire la queue sous le soleil pour payer leurs factures d’électricité ; en mettant en place ces mêmes structures et ces mêmes services sur des bornes de façon décentralisée, on peut apporter quelque chose dans le quotidien de ces gens-là. »

Des bornes de recharge et de paiement mobile fabriquées sur place au Togo, Edem Adjamagbo y tenait. « Je ne me mets pas l’étiquette du pur business man, parce que ça consisterait à acheter des produits quasiment finis ailleurs et de mettre une petite touche localement pour dire que c’est fabriqué au Togo ! Je considère qu’aujourd’hui en Afrique, nous savons faire de très belles choses avec trois bouts de ficelles. Mais nous manquons encore de structuration et de rigueur, nous manquons d’expertise à travers les écoles et les formations. Donc, mon choix a été d’apporter l’expertise nécessaire à un technicien dont le métier est de fabriquer des portes et des fenêtres anti-moustiques, pour lui permettre d’acquérir le nécessaire en termes de formation et de matériel. Et il a pu fabriquer ces bornes localement. »       

La fabrication des bornes coûte plus cher que si elles étaient importées de Chine, mais le coût est amorti par la maintenance qui se fait sur place. La première borne est sortie en 2017 et le premier client de Semoa est béninois. Ce qui a été une déception pour Edem Adjamagbo, mais elle a été de courte durée. « Togo Telecom a commandé une dizaine de bornes qu’on a déployées sur un salon – la foire internationale de Lomé – et depuis, nous équipons aujourd’hui un certain nombre de supermarchés de Lomé, de ces bornes de paiement multiservices, qui permettent de faire des dépôts de monnaie électronique et de faire sa facture d’eau et sa facture d’électricité… » 

Malgré des difficultés de financement… Edem Adjamagbo poursuit ses innovations : il vient d’adosser une dimension bancaire et de transfert d’argent à la plateforme d’échanges WhatsApp.

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