De notre correspondante à Berlin,
Les Allemands ont le plus grand mal à s'y retrouver. L'intégration sur le marché du travail se passe mieux que prévu selon la fédération patronale BDA. Sur le terrain de la formation en alternance, l'apprentissage par exemple, les apprentis sont payés et paient des cotisations sociales. Ils sont donc comptabilisés avec les actifs.
À la rentrée de septembre 2018, 14 000 réfugiés ont entamé une formation, soit 4 500 jeunes de plus que l'an passé. Grâce aux réfugiés, le marché de l'apprentissage compte de nouveau plus de candidats que de postes à pourvoir pour la première fois depuis 1994, selon l'institut IW de Cologne, proche du patronat.
C'est une aubaine pour les entreprises, d'autant que les jeunes réfugiés se tournent souvent vers les formations techniques, boudées des Allemands mais très importantes pour le marché du travail. Ces formations sont plus faciles, les mathématiques étant un langage international, surtout pour ceux qui ont des problèmes de langue.
Une dépendance de l'État
Le taux d'activité progresse sur le marché du travail dit primaire même si le nombre de chômeurs reste stable, à 187 000 personnes, comme fin 2017. Les réfugiés sont surreprésentés dans la restauration, les soins aux personnes âgées, des branches plutôt mal payées.
Beaucoup ne gagnent pas assez pour nourrir leur famille et touchent des revenus complémentaires de l'État. Ces aides s'appliquent aux salariés, mais aussi à tous les membres de leur famille, conjoint, enfant, ce qui gonfle les statistiques. Quelque 400 000 personnes, salariés pauvres et leurs familles, sont ainsi dépendantes des aides de l'Etat pour boucler leurs fins de mois. D'où l'affirmation du Bild pour qui deux tiers des réfugiés vivent de l'aide sociale.