« Je commence à venir assez souvent à Abuja, chaque fois c’est toujours très chargé. »
Les primaires de son parti approchent, Remi Sonaiya multiplie les allées et venues dans la capitale nigériane. La candidate à la présidentielle court les meetings et les conférences à la rencontre de potentiels électeurs. Son chantier de prédilection, l’égalité d’accès aux opportunités que présente le pays :
« Il y a des gens qui se sentent laissés de côté, aux périphéries de tout ce qui se passe dans le pays, et ce n’est pas juste, il faut que tous les enfants puissent aller à l’école, il faut que tout le monde puisse jouir d’un système de santé bien, standard, etc. »
Femme de lettres et féministe, ses meetings séduisent un public plutôt moderne et philanthrope. Remi Sonaiya s’attaque sans détour au va-et-vient politique, un bal hypocrite auquel s’adonnent assidûment les ténors des partis dominants :
« Pour moi, ça manque fondamentalement de sérieux. Les gens qui étaient au APC hier sont maintenant aujourd’hui de retour au PDP. Finalement, c’est une question d’intérêt personnel, ça n’a rien à voir avec les citoyens du pays, ce dont ils ont besoin. »
Le Nigeria est-il prêt pour une femme présidente ? Si elle a essuyé multitudes de remarques sexistes, pas de quoi intimider la candidate. Remi Sonaiya rassemble, et ce au-delà des formations politiques, comme en témoigne Grace Attah, du All blending Party :
« En tant que femme, je pourrais voter pour elle, mais elle n’est pas de mon parti et nous avons nos propres candidats, je n’en dirai donc pas plus ! »
Naama Bulama, de la Progressive Peoples Alliance, est conquise également :
« Cette femme, je suis si fière d’elle, elle a le cran d’une lionne, il n’y a qu’une lionne qui puisse mener ce combat. »
Si ses chances de l’emporter aux primaires sont grandes, Remi Sonaiya ne se fait pas d’illusions quant à la suite. Dans la course à l’Aso Rock Villa, elle devra faire face à d’autres aspirants de taille, comme le président du Sénat Bukola Saraki, ou l’actuel chef de l’État Muhammadu Buhari.