Au moins sept membres des forces de l’ordre burkinabè ont été tués dans la nuit du 27 août par l’explosion d’un engin artisanal, lors du passage de leur véhicule. Ces policiers et gendarmes allaient renforcer un poste de gendarmerie, lui-même attaqué et incendié dans l’est du pays.
« Quand est-ce que ça va arrêter de sauter ? », lance le site d’information Wakat Séra. Wakat Séra qui hausse le ton : « il serait fastidieux d’égrener le chapelet des failles dans lesquelles s’engouffrent les terroristes qui, visiblement ne viennent plus d’ailleurs, mais sont le voisin, le frère, et même l’instituteur d’habitude si gentils. Il est temps, de trouver des formules endogènes pour sortir le peuple de la pauvreté et le soutirer ainsi aux appâts des terroristes qui ne demandent qu’à semer la psychose et la terreur dans un Burkina Faso où l’on s’éloigne de l’essentiel au profit d’actions d’éclat et populistes. Il est temps, dénonce encore Wakat Séra, de mettre fin à la liste noire qui endeuille les valeureux soldats burkinabè et leurs familles et met l’économie nationale en danger. »
Colère également du quotidien L’Observateur Paalga : « à l’allure où vont les choses, la région du Gulmu pourrait devenir un vaste champ de mines. D’où l’urgence à bétonner ce front de l’Est pour éviter que la région, connue pour ses paysages verdoyants, ses campements de chasse et ses parcs nationaux, devienne le terrain de chasse privilégié ou, pire, le sanctuaire de ces criminels abusivement appelés djihadistes. Mais on ne le dira jamais assez, affirme encore le quotidien burkinabè, cette sale guerre que l’ennemi invisible nous impose, ne sera pas gagnée sans une franche collaboration des populations qui sont les premières bénéficiaires de la paix, de la sécurité et de la stabilité. »
Un double-jeu néfaste pour le continent
A la Une également, la démission de Nicolas Hulot vue d’Afrique. Pour Ledjely en Guinée « le départ fracassant de Nicolas Hulot renvoie à un débat de fond où le continent africain a son mot à dire. En effet, la démission du ministre français révèle au passage le double-jeu auquel se livrent certains leaders occidentaux. En public, ils font des engagements et tiennent les promesses les plus nobles sur la thématique écologique. Mais une fois en présence des industriels de leurs pays et de leurs groupes de pression, ils sont subitement moins enthousiastes. Conséquence, la planète continue à se dégrader. Et l’Afrique, sans contribuer à cette dégradation, en subit les effets. »
« En tout cas, une chose est sûre, note pour sa part Le Pays au Burkina, en démissionnant du gouvernement, Nicolas Hulot donne la preuve qu’il n’y était pas entré pour certains intérêts ou autres privilèges. Ce qui n’est pas le cas en Afrique où la culture de la démission n’existe pas. Sous nos tropiques, un ministre, ça mange et ça se tait ; rien à cirer des convictions ou des idéaux ! On accompagne le chef, même quand ce dernier fonce droit dans le mur ! Et quand un ministre en vient à démissionner, c’est parce qu’il y est contraint. »
Les ambitions du Royaume-Uni en Afrique
Enfin « au Cap, Theresa May annonce le come-back du Royaume-Uni en Afrique » : c’est la une du Monde Afrique. Lors de sa visite en Afrique en Sud, « la Première ministre britannique a promis un plan d’investissement de 4,4 milliards d’euros pour soutenir les économies du continent, un plan centré sur la création d’emplois pour les jeunes. »
Par ailleurs « devant un parterre d’hommes d’affaires, Theresa May a affiché un objectif présenté comme ambitieux : "que le Royaume-Uni devienne le premier investisseur des pays du G7 en Afrique d’ici à 2022". Ambitieux, mais atteignable, relève Le Monde Afrique : avec 55 milliards de dollars investis en 2016, le Royaume-Uni suit de près les Etats-Unis, qui ont investi 57 milliards de dollars la même année. Alors que la France se classait à la troisième place, avec 49 milliards de dollars ».
Reste que « sur le plan commercial, le Royaume-Uni post-Brexit se profile comme un nain en Afrique, pointe encore Le Monde Afrique, avec des échanges avoisinant les 36 milliards de dollars en 2015, contre 305 milliards pour l’Union européenne et 188 milliards pour la Chine. L’ancien empire colonial arrive en retard sur un continent courtisé de toutes parts, par les grandes puissances comme par les pays émergents. »