Journée de deuil national en Italie. Les funérailles des victimes de la catastrophe du pont écroulé à Gênes seront présidées par le chef de l'État Sergio Mattarella. Le deuil, mais pas que. Le Figaro souligne aussi le sentiment de « colère » qui sourde, parmi les familles des victimes de l’effondrement du pont d’abord, parmi la population italienne en général ensuite.
Etant rappelé que le bilan, toujours provisoire, est de 38 morts et cinq disparus, « les cercueils seront alignés dans le pavillon Jean Nouvel de la Foire de Gênes, pointe Le Figaro. Retirés par leur famille, qui marquent leur défiance envers l'État, 17 manqueront ». Hier, veille des obsèques, « les familles de victimes étaient révoltées », lance ce quotidien.
Pour le nouveau gouvernement italien, c’est aussi la première épreuve. « La Ligue et le Mouvement 5 étoiles traversent leur premier grave conflit depuis la constitution du gouvernement le 1er juin », souligne encore Le Figaro. Le ministre du Développement économique Luigi Di Maio « veut retirer immédiatement sa concession à Autostrade, au prix d'entorses au Code des travaux publics. (Son collègue de l’Intérieur) Matteo Salvini, plus proche du monde de l'industrie, temporise. »
De quoi indigner le journal La Voix du Nord. Au-delà du seul drame de Gênes, ce quotidien du septentrion français reproche aux électeurs italiens d’avoir « porté au pouvoir des illuminés, qui savent beaucoup mieux que des ingénieurs si un viaduc résistera, et des idéologues, qui pensent à coup de stéréotypes (tout est la faute de l'Europe, des étrangers et de la finance internationale), énonce et dénonce La Voix du Nord. Croyant rompre avec le "système", qui les avait déçus, les électeurs italiens ont porté au pouvoir des hommes sans expérience de gouvernement, sans colonne vertébrale intellectuelle et sans aucune décence. »
« En lutte contre l'Union européenne, M. Salvini a, aussitôt, enfourché son cheval de bataille pour rendre l'Europe responsable de la tragédie. Ce qui est sans doute pour le moins une manière cavalière pour engager la campagne électorale de l'élection européenne de 2019, remarque La Presse de la Manche. Malheureusement cela ne correspond pas à la réalité. »
La « chapelle sixties »
C’est confirmé, les funérailles de la chanteuse américaine reine de la soul musique seront célébrées dans une église de Detroit, sa ville natale. Reportage sur place de Libération devant l’église du père d’Aretha Franklin, où l’artiste a fait ses débuts et où « fans, voisins et proches sont venus (hier) soir lui rendre un hommage spontané », constate ce quotidien, parmi les fleurs, les ballons, les bouquets, les pancartes.
« Entre plusieurs blocs de maisons abandonnées, un parking et une station-service, la New Bethel Baptist Church, pour laquelle (le père d’Aretha) Franklin officia de 1946 à 1979, fut l’épicentre du mouvement des droits civiques à Detroit, raconte Libé. Martin Luther King, James Meredith et Jesse Jackson y défilèrent au micro. Y furent célébrées les funérailles de Dinah Washington, de la fondatrice de The Supremes, Florence Ballard, ou du chanteur de The Temptations, David Ruffin. L’église, installée dans ce bâtiment depuis 1964, est à deux rues de la Motown, la légendaire maison de disques qui déménagea dans les années 1970 à Los Angeles. »
Le souper
C’est dans un château du land de Brandebourg que la chancelière allemande a invité le président russe à diner. Au menu, la Syrie, l’Ukraine mais aussi, en effet, le gaz, avec le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui, à partir de l’an prochain, reliera la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique. Le journal Libération précise que ce pipe-line prévoit d’acheminer « 55 milliards de mètres cubes de gaz russe vers l’Europe par an, soit plus du double de ce qu’achemine déjà Nord Stream 1, inauguré en 2011 ». Le tout, en contournant l’Ukraine, privant de royalties, c'est-à-dire de taxes de transit du gaz russe sur son sol, ce pays soutenu par l’Union européenne dans le conflit qui l’oppose à la Russie et qui, faut-il le rappeler, s’est soldé par l’annexion russe de la Crimée.
Mais s’il n’y avait que l’Ukraine. « La Commission européenne estime également que le projet nuit à l’indépendance énergétique de l’UE », souligne Libé.
De l’eau dans le gaz
Car entre ces deux-là, Merkel et Poutine, le courant passe mal. Or, il doit passer ! Comme le résume d’un titre Le Figaro, ces deux dirigeants se rencontrent une fois encore ce soir pour « renouer un dialogue difficile ». Car même s’ils « se côtoient depuis treize ans, se tutoient et parlent chacun la langue de l'autre », Angela Merkel et Vladimir Poutine entretiennent des relations que ce journal qualifie « d’éminemment mauvaises ». Et ce depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. « La chancelière allemande est même devenue l'opposante numéro un du président russe au sein de l'Union européenne », énonce Le Figaro. Alors ?
Alors, il y a Donald Trump. Depuis que le président des Etats-Unis est entré en piste, la politique américaine « représente un danger pour l'économie russe et menace les intérêts allemands », explique encore ce confrère. D’où le rapprochement nécessaire de ce soir, aussi bien sur le dossier du gaz que sur celui de l’Iran. « Berlin et Moscou s'opposent tous les deux aux menaces que Donald Trump laisse planer sur les entreprises qui poursuivent leurs activités en Iran », rappelle Le Figaro. Au château de Meseberg ce soir, Merkel et Poutine devraient probablement mettre de l’eau dans leur vin. Et tenter d’en retirer dans leur gaz.