A la Une: la Turquie en proie à une grave crise financière

« Erdogan dans le piège économique », titre Libération. Le quotidien énumère : « inflation, chômage, déficits commerciaux... La chute de la livre turque ces derniers jours révèle les faiblesses structurelles du pays frappé par des sanctions américaines ».

Libération nous donne quelques chiffres pour mesurer la situation de la Turquie. La livre turque a perdu 50% de sa valeur en un an. « Le pays connaît une inflation dramatique », près de 16% en rythme annuel en juillet et le chômage « s’est envolé à 17% ».

Pour sortir de ce marasme, le président Recep Tayyip Erdogan « ne veut pas entendre parler d’un changement de politique monétaire », selon Libération. « Et préfère jouer la carte du complot américain pour mieux faire vibrer la corde nationaliste ». « La Turquie reproche le doublement des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium […] décidé par Donald Trump, en rétorsion à l’arrestation d’un pasteur américain accusé “d’espionnage” et “de terrorisme”. »

Mais pour La Croix, Erdogan se trompe de coupable. « Le président […] est dans un déni complet de sa responsabilité dans la faiblesse de son économie », estime le quotidien. Et cette crise turque pourrait avoir des répercussions en Europe et dans le monde.

Le quotidien L’Alsace rappelle que pour la chancelière allemande Angela Merkel, « il n’est dans l’intérêt de personne de déstabiliser la Turquie. Et surtout pas de l’Union européenne, qui a été bien imprudente de lui confier, contre 6 milliards d’euros, la mission d’endiguer le départ de quelque trois millions de migrants du Proche-Orient vers l’Europe ».

Pour La Croix également, « l’effondrement de la livre turque pourrait avoir un impact sur l’économie européenne. D’après un article du Financial Times […], la Banque centrale européenne craint une contagion de la crise monétaire turque à certains groupes bancaires européens, très présents en Turquie ».

Enfin, selon Sud-Ouest, « la crise entre la Turquie et les Etats-Unis […] pourrait gagner le monde par un effet domino ». Pour le journal régional, « le spectre d’une nouvelle crise financière mondiale attisée par le protectionnisme […] de Donald Trump, n’est hélas pas à écarter ».

Une perspective quelque peu angoissante qui peut donner envie de prendre du recul, de la distance. Et c’est précisément ce à quoi nous invite Libération aujourd’hui : à déconnecter !

Le journal se fait nostalgique. « Il est loin le temps où Saint-Exupéry faisait dire au Petit Prince “moi, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine”... »

Aujourd’hui, regrette Libération, ces minutes à marcher vers une fontaine seraient passées à « immortaliser ce moment sur Instagram » ou à « le partager sur Twitter », ou « consulter un site de voyage en ligne, car cette fontaine vous aura furieusement donné envie d’aller à Rome (voir la fontaine de Trevi) ».

« Voilà où nous en sommes, pour Libération, […] incapables de déconnecter même dans les moments les plus intimes. Plus qu’une mode, c’est devenu un mode de vie. »

On apprend par exemple, qu’environ 26 % des adultes américains déclarent être « presque constamment » sur Internet, selon une étude du Pew Research Center. Et, comme c’est souvent le cas, quand une nouvelle habitude entre dans nos vies, un business vient se créer autour.

Libération nous parle donc du « juteux business des cures de désintox » numérique : la digital detox en anglais. Cela nous vient des Etats-Unis, et ça se développe de plus en plus dans l’Hexagone. Certains hôtels par exemple, proposent des formules « sans écran ». « Les maisons d’hôtes ont aussi intégré des digital detox à leur brochure, avec un autre argument : le cadre naturel dans lequel elles sont installées ».

Exemple, au « château de La Gravière, maison d’hôtes installée au milieu du Médoc calme et verdoyant ».

Là, « les propriétaires proposent une formule adaptée aux internautes surmenés. Pour les accros, deux entretiens d’évaluation sont prévus, ainsi qu’un accompagnement personnalisé ».

Une désintox qui a un coût bien sûr, et pas de moindres : 210 euros la journée, « auxquels il faut ajouter les frais d’hébergements et de repas ».

Ils peuvent être un autre moyen de déconnecter, les pèlerinages chrétiens ont le vent en poupe à en croire Le Figaro.

Ils connaissent un « regain de popularité », d’après le journal. « Les pèlerinages se portent plutôt bien », assure le père Jacky-Marie Lhermitte, président de l’association nationale des directeurs de pèlerinages. Un renouveau perceptible par exemple sur les célèbres chemins de Compostelle. « A Saint-Jean-Pied-de-Port, étape mythique sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, le nombre de pèlerins s’élève à 57 300 en 2017, contre 7 300 en 1999 ».

L’explication de Jacky-Marie Lhermitte : « la piété populaire existe toujours. Par le pèlerinage la personne veut aller au-delà d’elle-même ou faire une pause dans sa vie ».

Pour l’académicien Jean-Christophe Rufin, lui-même pèlerin de Compostelle, « les motivations ne sont pas forcément religieuses mais spirituelles au sens large. Le pèlerinage, c’est d’abord une direction, un sens que l’on donne à sa démarche. »

Demain, 15 août ce sera l’Assomption, qui célèbre la fin de la vie terrestre de Marie. 25 000 personnes sont attendues dans le sanctuaire de Lourdes dans le sud de la France.

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