Le projet, qui remonte à 1991, vise à créer un tunnel transfrontalier à travers les Alpes pour mieux connecter le réseau ferroviaire entre la France et l’Italie. Il s’agit d’accélérer le transport par train des voyageurs, mais la vocation majeure reste le déplacement du transport de marchandises, de la route vers le rail. Le coût total des travaux, revu à la hausse s’élèverait à plus de 26 milliards d’euros. En Italie où, à terme, 4 000 personnes devraient être employées pour le projet, les travaux entamés en 2011 dans le Val de Suse, à Chiomonte, pour le creusement d’une descenderie, c’est-à-dire une galerie d’accès au futur tunnel de base, sont terminés depuis février 2017. D’autres chantiers ont été ralentis par les « No Tav », les anti-TGV, qui se battent pour la protection de l’environnement dans les 22 communes du Val de Suse. Mais aussi pour investir les fonds publics ailleurs comme dans les écoles et les hôpitaux.
Le Mouvement 5 étoiles opposé au projet
Le Mouvement 5 étoiles, qui a toujours été hostile au projet, s’estime en position de force pour une modification radicale, qui n’a toutefois pas, ou pas encore, le soutien officiel du président du Conseil, Giuseppe Conte.
D’après le ministre des Infrastructures, Danilo Toninelli, qui se déclare « écœuré par l’argent public gaspillé », cette liaison ferroviaire serait « superflue ». Au motif que « les échanges commerciaux franco-italiens sont en déclin constant depuis 20 ans ». Cela dit, en Italie 90% des marchandises transitent par la route.
En outre, le ministre 5 Etoiles critique le plan financier, des travaux qui doivent être financés à 40 % par l’Union européenne, à 35 % par l’Italie et à 25 % par la France. Or, la plus grande partie du tunnel à creuser se situe du côté français. Au nom de son Mouvement, Danilo Toninelli défend le principe d’une révision intégrale, « sur la base de critères économiques, sociaux et environnementaux », qui, dit-il, devra être discutée « prochainement avec la France ».
Le chef de la Ligue et vice-président du Conseil, Matteo Salvini plutôt favorable au projet
Matteo Salvini juge le projet « stratégique » pour l’avenir. Mais il a précisé qu’il était favorable à une analyse des coûts et bénéfices. Quant à l’opposition de centre gauche, elle estime que geler le projet serait une « folie ». Tandis que le patronat souligne que l’Italie, deuxième pays manufacturier de l’Europe, doit nécessairement se doter d’infrastructures modernes. Le gouverneur de la région du Piémont, Sergio Chiamparino, membre du Parti démocrate, vient de lancer l’idée d’un « référendum populaire sur le Lyon-Turin ». Une idée partagée par Forza Italia, opposé à un arrêt des travaux.