Des seringues, des perfuseurs, les cartons qui sortent des chaînes de l'entreprise IMC approvisionnent principalement les hôpitaux algériens. L'industrie pharmaceutique nationale – plus de 200 entreprises – est en expansion. Aujourd'hui, l'Algérie importe, en valeur, 50% de ses produits médicaux.
Nadir Abderrahim, directeur général de l'entreprise IMC : « L’objectif principal à travers des associations de producteurs, même les autorités, on s’est fixé une couverture de 70% en valeur. Ce qui manque en Algérie actuellement, c’est de passer à la production de produits plus innovants et plus complexes. »
Principales difficultés : un plafonnement des marges, spécifique au secteur pharmaceutique, et une monnaie algérienne qui se dévalue et rend donc plus chers les matériaux d'importation. L'industrie, hors hydrocarbures, ne contribue qu'à 5% au PIB algérien. Il y a trente ans, elle représentait 35% de la richesse nationale. Mais la chute des prix du baril a rappelé aux autorités l'importance de ce secteur : Alger exonère les industriels de taxes sur les matériaux importés, pas d'impôt pendant les cinq premières années de production, accès facilité au foncier.
Comment diversifier l'économie algérienne ?
Rafik Bouklia Hassan est économiste à l'Université d'Oran. Il a participé à la rédaction, pour le gouvernement, d'une stratégie sur la diversification de l'économie algérienne. Pour lui, la priorité, c'est l'industrie : « Il y a un énorme potentiel industriel qui demande à être exploité. C’est le secteur structurant par excellence. Donc si l’on veut exporter et bien l’industrie doit être à la pointe… »
Autres pistes privilégiées : l'automobile et les télécommunications. Djamel Guidou dirige le groupe Iris, spécialisé depuis 14 ans dans l'électronique, l'électro-ménager et la téléphonie. « Iris a évolué de manière exponentielle, assure-t-il. Nous avons commencé avec une trentaine d’employés. Nous sommes aujourd’hui plus de 3 300 employés. Nous avons commencé avec une simple unité de montage, nous sommes actuellement à 9 unités de production automatisées et deux méga-complexes en voie de préparation. Ce qui va nous permettre de fabriquer plus d’un million de téléviseurs et plus de 2 millions de smartphones et tablettes. »
Iris se lance aussi dans la fabrication de pneus algériens. Ses produits sont essentiellement destinés au marché national, mais à l'instar d'autres entreprises algériennes, Iris commence à exporter, vers les voisins nord-africains et le Moyen-Orient.