A la Une: Macron au Vatican

« Ce mardi matin, à Rome, deux hommes vont faire connaissance, relève La Croix. Le pape François et Emmanuel Macron ne se sont jamais rencontrés. Ils vont avoir une conversation en tête-à-tête, 'a tu per tu', dit-on en italien. » Que vont-ils se dire ? « Le pape et le président ont des convictions convergentes sur des sujets importants, pointe le quotidien catholique. Et tout d’abord un vif attachement à la coopération internationale et au multilatéralisme dans une époque qui semble basculer vers le repli national. L’un et l’autre plaident pour un engagement mondial en faveur de l’environnement. Ils voudraient sortir l’Europe de son ankylose. En d’autres matières, les deux hommes auront aussi à confronter leurs divergences, relève encore La Croix, en particulier s’agissant des migrants, de la lutte contre la pauvreté ou des enjeux de bioéthique. La conversation, certainement, sera franche autant que courtoise. Comme peuvent en avoir deux personnes qui veulent mieux se comprendre. »

Libération pour sa part pointe « l’ambiguë position du Président à l’égard de l’Eglise. Il sait qu’il doit la heurter dans l’année qui vient s’il tient sa promesse d’étendre aux couples de femmes l’accès à la procréation médicale assistée. Mais il a besoin du vote catholique pour achever la décomposition de la droite qu’il a entamée avec le zèle des convertis. Les voies du salut politique sont donc étroites. Elevé chez les jésuites, le Président pratique la casuistique. Il s’efforce de séduire les chrétiens avec force symboles, sans s’aliéner la France laïque. Il défend donc la neutralité de l’Etat mais visite le vicomte de Villiers au cœur de la Vendée militaire, catholique et royale. Il confesse son agnosticisme mais frémit dans la basilique Saint-Denis et s’enthousiasme pour Jeanne la bonne Lorraine. Il décide seul mais encourage, au Collège des Bernardins, l’Eglise à intervenir dans le débat public. Il ne va pas à Rome pour trouver son chemin de Damas, mais il a besoin de la bénédiction implicite du pape François. »

Migrants : les 28 plus divisés que jamais

Parmi les sujets délicats qu’aborderont le pape François et le président Macron, il y a la question des migrants…

Commentaire du Monde : « trois semaines après le refus du gouvernement italien d’autoriser les réfugiés de l’Aquarius à débarquer sur son sol, le silence observé dans un premier temps par l’exécutif français n’est pas passé inaperçu, dans une Eglise dont le chef plaide inlassablement pour l’accueil de ces migrants depuis le début de son pontificat. (…) Emmanuel Macron, poursuit Le Monde, devra s’employer à convaincre son interlocuteur du bien-fondé de sa politique et de la stratégie européenne sur le sujet au moment où les Vingt-Huit sont plus divisés que jamais. »

En effet, soupire L’Est Républicain, « les dirigeants occidentaux multiplient les réunions, les réfugiés continuent à embarquer vers leur destin. La réalité poursuit son inexorable marche dans le brouhaha de vains conciliabules. Le mini-sommet de dimanche n’a permis aucune avancée. Et l’on peut déjà douter de l’issue du Conseil européen de jeudi et vendredi. Car la question migratoire place l’Europe au pied du mur et de ses contradictions. »

C’est vrai, complète L’Union, « l’Europe des beaux discours, des valeurs humanistes et des droits de l’Homme sombre devant l'exaspération des électeurs. Ou, pour caricaturer, l’égoïsme l’emporte sur l’angélisme. Le mini-sommet de dimanche en aura été l’apothéose, en attendant le conseil européen de jeudi. L’Allemagne est à deux doigts d’imploser, Macron irrite et les autres mettent les voiles. Il n’est plus question que de camps internes ou externes, de hots spots, de plateformes de débarquement et de tri, de mafia et de flux à stopper. Pour les partis politiques, la crise migratoire est un redoutable piège. Plus ils prônent l’ouverture et l’accueil, et plus ils font monter la 'lèpre populiste'. Plus ils proposent la fermeture et l’exil, et plus ils ressemblent à ceux qu’ils combattent. »

Et attention, prévient Ouest France, « ceux qui prônent, lors des élections, le repli sur leur État-nation manquent totalement de réalisme et de lucidité. Incapables de se projeter, ils pensent à leur passé révolu et non à l’avenir de leurs enfants, comme les partisans du Brexit en Grande-Bretagne. Il est pourtant simple de comprendre que face à la montée en puissance de la Chine, de l’Inde et des États-Unis, seule l’union de l’Europe pourra sauver les États-nations qui la composent. »

Une immigration positive ?

Ce matin dans Libération, l’ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit plaide pour une politique commune 'd’immigration positive'.

« Je défends l’idée, affirme-t-il, d’une agence européenne des réfugiés avec un budget conséquent qui serait dédiée à aider les municipalités ou les régions qui accueillent des migrants. » Par ailleurs, poursuit Daniel Cohn-Bendit, « il faut créer une loi d’immigration économique en Europe. En fonction de l’évolution démographique et du marché du travail, il y a un besoin d’immigration dans des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. En faisant une loi d’immigration positive, on pourrait ouvrir des bureaux d’immigration européens dans les pays de départ. Les gens feraient une demande et ils auraient ainsi une chance de pouvoir aller travailler en Europe. »

L’Argentine, le Nigeria ou la Croatie en 8e de finale ?

Enfin, le dernier match de poule des Bleus au Mondial ; c’est cet après-midi contre le Danemark…

Il faudra « jouer sans compter », s’exclame L’Equipe. « Un match nul suffirait aux Bleus, largement renouvelés, pour assurer la première place du groupe C. L’idée est de terminer à la première place, bien sûr, mais il faut toujours se méfier de ce que l’on souhaite. »

En effet, précise Le Figaro, « si elle gagne ou fait match nul, la France terminera première de son groupe. Et jouera contre l’Islande, l’Argentine ou le Nigeria, les trois équipes à la lutte pour la 2e place du groupe D. La Croatie, elle, est quasi assurée de terminer première et croisera la route des Bleus si ces derniers perdent face aux Danois. » Alors, pointe Le Figaro, «  se coltiner l’équipe la plus séduisante de ce début de tournoi, la Croatie, ou bien hériter possiblement d’une Argentine certes souffreteuse mais dotée du meilleur joueur de la planète (Lionel Messi), à moins que le Nigeria joue à l’invité surprise ? Voilà l’enjeu. »

En tout cas, le sélectionneur Didier Deschamps a été très clair. Ses propos sont rapportés notamment par Le Parisien : « jamais je ne dirai à mon équipe qu’on joue pour le nul. Notre objectif est d’assurer la première place. »

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