Cette semaine encore, les journaux du Congo Kinshasa se sont mobilisés autour des efforts entrepris pour une sortie de crise. « Paris à la manette » écrit Le Potentiel (proche de l’opposition) qui explique « Paris est au cœur des grands enjeux qui visent la sortie de crise en RDC ». « … C’est avec le premier de tous les invités, le président rwandais Paul Kagame que les premiers indices des consultations que mène le président français ont quelque peu fuité ». Selon le quotidien, « le dossier de la RDC a été au centre des échanges entre Paul Kagame et Emmanuel Macron ».
Etonnement en RDC, rapporte L’Avenir, proche du pouvoir. Selon ce quotidien, « Kinshasa a mis en garde Paris, Luanda et Kigali ». Le vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères a convoqué les chefs des missions diplomatiques de France, du Rwanda et d’Angola « pour obtenir des clarifications et des explications en rapport avec les propos ambigus du président français sur la RDC à l’issue de sa rencontre avec Paul Kagame ». « Kigali se rebiffe, Luanda se rétracte », affirme pour sa part Le Maximum, un autre journal proche du pouvoir. Et d’ajouter : « Après s’être manifestement gouré en exprimant son soutien à une initiative plus que mirobolante que réelle attribuée au Rwanda et à l’Angola, le locataire de l’Elysée a été contraint de rétropédaler ».
Ce recul, L’Avenir croit le comprendre dans les propos de Macron le 28 mai : « Il espérait que "les réunions qui auront lieu dans les prochaines semaines permettront d’aboutir à un résultat clair" sur la RDCongo ». « Kinshasa appelle à la résistance populaire ! », s’étonne pour sa part La Prospérité qui, de son côté, commente les propos du porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga. Propos selon lesquels « … aucun Etat n’a le droit de s’arroger unilatéralement ou via des arrangements ou des alliances particulières, une responsabilité sur le destin d’un autre Etat ». Et pour La Tempête des Tropiques, classée dans l’opposition, « à l’allure où vont les choses, Joseph Kabila ferait mieux d’entendre la voix de la raison pour se conformer à la volonté du peuple congolais exprimée à travers la loi fondamentale ». « Des langues se délient de partout parce que la famille politique du chef de l’Etat congolais affiche une ambiguïté déconcertante au sujet de la candidature ou non de Kabila aux prochaines élections », tranche La Tempête des Tropiques.
Au sujet des élections proprement dites, celles du 23 décembre 2018, La Référence Plus constate que le processus amorce « un tournant décisif » avec la convocation annoncée pour le 23 de ce mois de juin de l’électorat et l’enregistrement des candidatures. Et Forum des As parle, lui, d’une pétition qui est mise en circulation par des sympathisants de Moïse Katumbi « avec espoir d’atteindre plus d’un million de signatures pour exiger le retour sécurisé de leur leader ». De son côté, Le Potentiel nous informe que «l’opposition dénonce 10 millions d’électeurs fictifs». Résultat de l’audit du fichier électoral. Dernier sujet traité par nos confrères : « Non contents des dispositions du nouveau règlement qui régit leur secteur, les miniers menacent de saisir la justice », titre également Le Potentiel.