A la Une: la menace d’un putsch à Madagascar

« Menace d’un putsch, lance Midi Madagascar, les hommes en treillis sont plus que jamais poussés à prendre leurs responsabilités en tant que dernier rempart ».

Ce quotidien malgache souligne que, « quel que soit le type de la situation d’exception qui pourrait être proclamée, l’actuel président de la République restera à sa place. Il sera à la tête d’un régime militaro-civil ».

Toutefois admet Midi Madagascar, une telle issue « ne résoudrait pas les problèmes politiques actuels (et) plongera(it) le pays dans une situation chaotique ».

« Les forces armées brandissent l’état d’urgence, enchérit L’Express de Madagascar, c’est une « épée de Damoclès (qu’elles) placent sur la tête des acteurs politiques et de la nation malgache ».

Armée, gendarmerie et police prônent « l’instauration d’une situation d’exception comme issue à la crise » à Madagascar, relève La Tribune de Diego, journal de la région de Diego Suarez. Rapportant la déclaration officielle des forces de l’ordre, hier, ce journal malgache du nord de la Grande Ile prévient que « dans le cas où, aucun terrain d’entente n’est trouvé par les deux parties à ce conflit politique, générateur de crise et de blocage de la vie de la Nation, la situation d’exception sera instaurée ».

De son côté, Madagascar Tribune estime que « la meilleure solution reste toujours celle des urnes, selon de nombreux observateurs. Le pays n’a aucun intérêt à ce que les pouvoirs du président de la République soient renforcés dans le cadre d’une situation d’exception », énonce Madagascar Tribune.

Ailleurs en Afrique, cette menace des forces de l’ordre malgaches ne manque pas de préoccuper la presse. Témoin par exemple le journal Le Pays au Burkina-Faso. « La Grande muette malgache (…) a brisé le silence » et le ministre de la Défense a mis tout le monde « au pas », formule ce quotidien ouagalais.Le Pays estime qu’avec cette dernière sortie de l’armée, « la donne a changé. La répression ne peut plus être la voie pour régler les différends politiques », martèle Le Pays, qui enjoint le pouvoir malgache à « rouvrir le débat avec les opposants sur les lois querellées, dans le sens de l’intérêt général ».

Peine de mort : abolition sur mesure pour François Compaoré ?

Au Burkina, justement, la peine de mort a été abolie du nouveau code pénal. A se demander si l’extradition ou non de François Compaoré n’y est pas pour quelque chose. Par 83 voix pour et 42 contre, l’Assemblée nationale a adopté hier la loi portant Code pénal. « L’une des innovations est la suppression de la peine de mort, souligne Fasozine. Par ce vote, le Burkina rejoint la liste des pays ayant supprimé la peine de mort dans leur arsenal juridique. »

Voilà certes des décennies que la peine de mort n’a pas été infligée au Burkina-Faso, mais si on en parle aujourd’hui, c’est parce que le journal L’Observateur Paalga se demande en Une si ça n’est pas « pour accueillir François Compaoré ». Ça n’est pas « le fait du hasard, estime ce quotidien ouagalais. Cette relecture a lieu, on ne l’oubliera pas, à seulement deux semaines du délibéré sur la demande d’extradition de François Compaoré formulée par le Burkina et qui doit être rendu le 13 juin prochain par la justice française. Or on sait qu’un des obstacles à la remise du précieux colis aux autorités burkinabè est justement le fait que l’Hexagone n’a pas pour habitude de renvoyer pour jugement des gens qui risquent la peine capitale dans leur pays », subodore L’Observateur Paalga.

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