De la boue et des tas d’immondices au milieu desquels se tient chaque jour un marché de fortune : c’est l’image que présente actuellement une partie du quai du port de Yoro identifiable par ses deux baobabs. Cette image va changer dans les deux prochaines années grâce aux travaux de modernisation financés à hauteur de 30 millions de dirhams (près de 2 milliards de francs CFA) par le royaume du Maroc à la grande satisfaction des pêcheurs. « Nous serons bénéficiaires d’un port moderne. Le roi du Maroc a bien voulu honorer le Congo ; il a bien voulu mettre dans de bonnes conditions les pêcheurs congolais », se réjouit Romuald Ekola, vice-président de la Coopérative des pêcheurs de Mpila.
Plus de 3 500 bénéficiaires directs
Le projet de construction du point de débarquement aménagé de Yoro intègre l’initiative du Fonds bleu pour le Bassin du Congo. Les bénéficiaires directs : plus de 3 000 femmes vendeuses et 500 marins pêcheurs, qui utilisent parfois des pirogues abîmées et des baleinières au toit parfois percé, sont convaincus que leur centre d’activités va sortir de son état embryonnaire.
Il en est de même pour Frédéric Privat Ndéké, maire de Talangaï l’arrondissement qui abrite le port. « Je pense qu’à partir des activités qui vont être entreprises ici, le port de Yoro va avoir un nouveau visage. Je crois également avec les voies d’aménagement qui vont être créées, c’est la modernité que nous vivrons à Yoro », se félicite M. Ndéké.
Des aménagements soutenus par les opérateurs économiques
Le projet prévoit entre autres l’aménagement des magasins de pêcheurs, des ateliers de réparation de pirogues et moteurs, une fabrique de glaces ou encore une chambre froide. Fruit de la coopération Sud-Sud, l’aménagement du port de Yoro est soutenu par les opérateurs économiques.
Paul Obambi et docteur Galessami Ibombot sont les président et vice-président de la chambre de commerce de Brazzaville. Pour eux, « C’est un port historique, un port de pêche que nous réhabilitons dans l’histoire. C’est une véritable valeur ajoutée économique, mais aussi culturelle », affirme Paul Obambi, président de la Chambre de commerce de Brazzaville. « Maintenant avec la création de ce port c’est le développement pour le développement. On rattrape vraiment le retard », souligne de son côté le Dr Galessami Ibombot, vice-président de la Chambre de commerce de Brazzaville.
En amont du Beach, le port fluvial de Yoro fait partie de Mpila, un quartier à l’est de Brazzaville dévasté par les explosions en 2012 et dont l’activité économique est toujours en quête d’un nouveau souffle.