Longtemps, Recep Tayyip Erdogan est apparu comme un modèle de modernité dans une Turquie laïque. Leader de l’AKP, le Parti de la justice et du développement qui conjugue islamisme modéré et démocratie, il a dans un premier temps considérablement modernisé son pays. Mais à partir de 2010, de référendum en référendum, il accroit son pouvoir au point d’en contrôler tous les leviers. D’autoritaire, le pouvoir devient tyrannique. En juillet 2016, la tentative de coup d’Etat et les dizaines de milliers d’arrestations qui s’en suivent parmi les militaires, les fonctionnaires, les journalistes et les intellectuels, confortent Recep Tayyip Erdogan au rang d’un quasi-sultan qui rêve de rester à la tête de la Turquie jusqu’en 2029.