Claquer la porte de l'Association mondiale du charbon quand on s'appelle BHP et qu'on est le premier exportateur mondial de charbon métallurgique, c'est un comble. Mais le groupe anglo-australien juge que le lobby international du charbon est trop frileux à s'engager sérieusement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L'Association mondiale du charbon déplore ce départ, elle défend sa position sur les remèdes au changement climatique : à la fois la séquestration du carbone et une plus grande efficacité des centrales à charbon qui seraient alors moins émettrices de gaz à effet de serre.
Rio Tinto n’extrait plus de charbon
Mais BHP ne veut plus être associé à cette énergie sale. En particulier le charbon thermique, celui qui sert à fabriquer l'électricité et qui empoisonne l'air urbain. BHP n'en extraie plus. Le géant minier n'exploite plus que du charbon métallurgique, utilisé par les aciéristes.
La pression des organisations écologistes a été très forte en Australie. Le grand rival australien de BHP, Rio Tinto vient d'annoncer le mois dernier qu'il sortait complètement du charbon.
Crainte des poursuites judiciaires
Les groupes miniers et pétroliers craignent les poursuites judiciaires. Des poursuites qui se multiplient hors des fiefs traditionnels des écologistes, tels que la Californie. En janvier dernier, c'est la ville de New York qui a intenté un procès à cinq compagnies pétrolières, parmi les plus puissantes : BP, Chevron, Conoco-Phillips, ExxonMobil et Shell, estimant qu'elles seraient en partie responsables des dégâts futurs causés à la cité américaine et qu'elles ont caché l'impact négatif de leurs activités sur le climat.
Aux Pays-Bas, Shell est également menacé de poursuites par les Amis de la Terre. L'ONG ne demande pas uniquement de réparations, mais que la compagnie pétrolière néerlandaise s'éloigne des énergies fossiles pour respecter les objectifs de l'accord de Paris. Pas sûr que tous ces risques juridiques soient du goût des actionnaires.