Selon la préfecture de Catalogne, les lieux concernés par le dispositif sécuritaire sont les bâtiments gouvernementaux, les sièges des partis politiques, les institutions européennes et les organes judiciaires. A noter également que des juges, des procureurs et certaines personnalités politiques verront aussi leur sécurité personnelle renforcée.
Une sécurité qui sera assurée par les Mossos d’Esquadra, la police catalane et non pas la Guardia Civil, la police militaire qui a quitté les lieux après les violences policières qui ont eu lieu au moment du référendum du 1er octobre dernier.
Des mesures pour contrer « l’augmentation de l’agressivité »
Pour le préfet de Catalogne, ces mesures s’expliquent par « l’augmentation de l’agressivité » observée ces dernières semaines lors des manifestations indépendantistes. Des manifestations qui ont eu lieu après l’incarcération de dirigeants séparatistes et l’arrestation de l’ex-président catalan Carles Puigdemont en Allemagne.
Ces rassemblements ont été organisés par les CDR, les Comités de défense de la République, des groupes radicaux d’extrême gauche qui sont connus pour leurs affrontements parfois violents avec la police. Il y a quelques semaines, ces comités avaient tenté d’occuper illégalement le siège de la préfecture de Catalogne à Barcelone. Les heurts avaient fait une centaine de blessés. Plus récemment, les CDR, ont bloqué des routes à la frontière franco-espagnole. S’inspirant du « printemps arabe », ils ont appelé à un « printemps catalan ».
De nouvelles manifestations attendues en Catalogne
Un événement pourrait faire monter les tensions : il s’agit de l’extradition de Carles Puigdemont d’Allemagne, direction l’Espagne. C’est en tout cas ce qu’a demandé mardi le parquet allemand. Dans ses réquisitions, le procureur a estimé que les chefs d’inculpation de rébellion et de détournement de fonds publics à l’encontre de l’ancien dirigeant catalan sont valides en droit allemand. Le Tribunal a jusqu’au 25 mai pour décider s’il renvoie Carles Puigdemont en Espagne. Si c’est le cas, ce dernier pourrait encourir jusqu’à 30 ans de prison.
En attendant, la région est toujours bloquée politiquement. Les indépendantistes ne se sont toujours pas mis d’accord sur un candidat pour présider la région. Ils ont jusqu’au 22 mai pour le faire ou de nouvelles élections seront convoquées. Tant que la Catalogne n’a pas de gouvernement, la région restera sous la tutelle de Madrid.