Les producteurs de fraise de Gaza tentent de s’adapter pour faire face à la crise

Entre les mois de novembre et de juin, les agriculteurs de Gaza produisent près de 1 500 tonnes de fraises chaque année. Mais comme le reste de l’économie gazaouie, le secteur subit les conséquences du blocus imposé par Israël et l'Egypte.

Cela fait 25 ans que les agriculteurs gazaouis se sont lancés dans la production de fraises. En 2006, elle occupait 200 hectares de la bande de Gaza pour une production annuelle avoisinant alors les 5 000 tonnes.

Mais depuis la prise de pouvoir du Hamas dans cette enclave palestinienne, Gaza a perdu une partie de ses terres cultivées. L’armée israélienne a instauré, à l’intérieur du territoire, des zones d’accès restreint le long de sa frontière. Selon l’ONU, jusqu’à 35 % des terres agricoles ont été affectées par ces restrictions. Gaza fait face à un défi démographique : chaque année, sa population augmente de 60 000 personnes. Des bâtiments d’habitation ont donc dû être construits sur des terres autrefois agricoles. Aujourd’hui, moins de 70 hectares sont encore consacrés à la production de fraises. La production annuelle a chuté à 1 500 tonnes.

Autre défi pour les producteurs gazaouis : l’accès à l’eau. Les nappes phréatiques de l’enclave ne peuvent répondre aux besoins croissants de la population. Or les producteurs de fraises ont besoin de 8 à 10 000 mètres cubes d’eau par hectare.

Culture sous serre

Face à ces contraintes, les agriculteurs de Gaza ont commencé à se tourner en 2015 vers une nouvelle technologie : la culture sous serre. Le rendement est près de deux fois et demie supérieur et la consommation d’eau trois à quatre fois inférieure. Mais les serres nécessitent un investissement de départ de 15 000 dollars et pour l’instant, elles ne recouvrent qu’un peu plus d’un hectare.

Enfin, avec la mise en place du blocus israélo-égyptien autour de leur territoire, les producteurs gazaouis ont également perdu l’accès à une grande partie de leurs marchés. Jusqu’en 2006, 70 % de la production de fraise de l’enclave était exportée. Aujourd’hui, cette part est inférieure à 10 % estime le comité agricole de la bande de Gaza. Les fraises sont désormais avant tout destinées au marché local.

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