Bawa, préfecture de Dubreka, au pied de la Montagne du « chien qui fume », 65 hectares consacrés à l’agriculture durable. Ouseynatou Diallo est institutrice mais là, elle repique des poivrons : « Mon travail d'institutrice je ne le fais que les jours ouvrables, les week-ends, je suis là. Ca me permet de gagner plus d'argent. Ce qu'on produit, on le vend nous même. »
La coopérative est aussi une école. Tout se fait sous l’oeil bienveillant d’un ingénieur agronome. Le centre produit du riz, des pastèques, des tomates et quelques volailles. Une idée qui a germé dans l’esprit de Mamadou Malado Diallo, ancien fonctionnaire : « Les gens n'aiment pas l'agriculture, car ils ont coutume de voir ce vieux, toujours le ventre creux, les pieds nus, en guenilles... Mais nous avons voulu rendre l'agriculture sexy. »
Et pour cela une seule solution, montrer que cultiver peut rapporter de l’argent : « Deux hectares de pastèques c'est plus de quinze à seize millions de francs guinéens. Mais il faut savoir quand le faire. »
Et ça c’est le travail de Mamadou Aliou Thiam, commercial du PJDD. Il mise sur la contre-saison : « Vous avez vu à l'heure actuelle, il n'y a pas de piment. Nous, nous avons du piment. Quand vous descendez au bas fond, il y a plein de choses qu'on ne trouve pas à Conakry. Présentement nous avons même des choux-fleurs produits en Guinée alors que ce n'est pas la saison. »
Averti par les réseaux sociaux, Abdourahman Diallo fait partie des candidats : « Un déclic s'est produit car, par exemple, un de nos jeunes frères qui est parti pour la Libye, il a fait juste une année, il est revenu. Et moi je pense que l'on peut entreprendre ici et réussir chez nous ! »
Le PJDD vise maintenant la transformation des produits qui se fait habituellement à l’étranger. Mamadou Malado Diallo : « Consommons local, produisons local. Imaginez une ferme, trois ou quatre personnes y travaillent. Donc si on a cinq fermes ici, vous multipliez par quatre emplois, ça crée des emplois. Et ceux-là, ils vont contribuer à l'économie du pays. Il y a les cotisations salariales, c'est tout ça qui fait une économie. »
A ses pieds les piments forment un grand tapis rouge à côté des cajous qui sèchent au soleil. Depuis 2013, une centaine de jeunes a tenté l’aventure agricole du PJDD.