« Après des mois d’escalade de la tension, attisée par les provocations incessantes entre le président américain, Donald Trump, et son homologue nord-coréen, Kim Jong-un, une accalmie semble enfin se dessiner au-dessus de la péninsule coréenne. » C’est ce que constate Le Monde.
Des discussions ont eu lieu hier entre représentants des deux pays dans la zone démilitarisée ; la Corée du Nord devrait envoyer une délégation aux prochains JO d’hiver qui ont lieu chez son voisin du sud.
Cette accalmie est « évidemment des plus fragiles, poursuit le quotidien du soir. Pour l’heure, elle ne fait que suspendre temporairement la logique périlleuse qui alterne essais balistiques et nucléaires nord-coréens, incessantes menaces de rétorsion américaines et nouvelles sanctions onusiennes contre Pyongyang. Mais, dans un climat aussi électrique, on ne saurait bouder ce moment de détente. »
Toutefois, « cette tentative de dialogue ne doit pas être "surévaluée", note quant à elle dans Le Figaro, Juliette Morillot, auteur de La Corée du Nord en 100 questions. Juliette Morillot qui distingue d'un côté les relations entre Pyongyang et Séoul, avec en ligne de mire la création (utopique) d’une Corée réunifiée sous la forme d’une fédération, et de l’autre, les relations entre Pyongyang et Washington, portant sur le nucléaire. "Depuis 1972, les deux Corées estiment que leur dialogue doit avoir lieu sans ingérence étrangère, mais Pyongyang considère que la Corée du Sud est la marionnette des États-Unis, raison pour laquelle il refuse de discuter du nucléaire avec Séoul", estime la coréanologue qui considère que "la Corée du Nord ne dénucléarisera pas car la bombe fait désormais partie de son identité". »
Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, toujours cité par Le Figaro, est un peu plus optimiste : « le retour du dialogue intercoréen peut préparer le terrain, affirme-t-il, pour un dialogue de fond avec Washington. »
La Sicile dopée par l’immigration
A lire dans Libération, ce reportage sur l’immigration en Sicile: l’immigration un véritable bienfait pour l’île italienne…
« Une chose extrêmement belle est arrivée : nous avons été envahis par les immigrés » : déclaration du maire de Palerme, Leoluca Orlando. « Malgré la crise et le chômage, la Sicile, à l’instar de Palerme, bouscule les préjugés, constate Libération, qui voudraient que l’arrivée massive d’étrangers, conjuguée aux difficultés économiques, soit synonyme de bombe politique et sociale. » En effet, poursuit le journal, « à Palerme, Catane et Sutera, loin de voir les migrants comme une menace, la population facilite leur intégration. Ils sont perçus comme une chance pour le sud de l’Italie, frappé par la désertification et le chômage. »
Libération cite notamment les propos du journaliste et écrivain Gaetano Basile, pour qui la présence des étrangers permet en partie à la Sicile de retrouver sa vocation de carrefour de la Méditerranée : "L’unification italienne [au milieu du XIXe siècle] a été un désastre, affirme-t-il. Elle nous a coupés du sud : il fallait que l’on parle, que l’on s’habille, que l’on se tourne uniquement vers le nord. On est devenus comme des Savoyards. De ce point de vue, l’arrivée des migrants aujourd’hui nous fait du bien, ils font revivre des quartiers qui étaient abandonnés. Ma ville renaît grâce à eux". Pour preuve, ajoute Basile, les marchés comme celui de Ballaro, dans le cœur de Palerme, mélangent saveurs, épices, musiques et dialectes comme du temps des Normands, des Arabes, des Juifs puis des Espagnols : "cela permet d’imaginer ce qu’était Palerme en l’an 1 000. Vers midi, on sent les cuisines orientales, le safran, tout un tas d’odeurs qui ne sont pas les nôtres, le tout mélangé à la tomate et au basilic. Alors je me dis, conclut le journaliste : Palerme est encore vivante". »
Lever le pied…
En France, le débat se poursuit sur les dernières mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la mortalité au volant: abaissement de la vitesse autorisée sur les routes secondaires et répression renforcée pour ceux qui téléphonent en roulant, la pilule est dure à avaler pour les automobilistes, mais elle est nécessaire, estiment les journaux.
A l’instar des Echos pour qui « l’expérience montre que la réduction de la vitesse moyenne est à la fois le levier plus facile à contrôler et le plus efficace. La démonstration, ici, est cinétique : réduite, la vitesse sauve. Le second argument anti-80 km/h concerne le soi-disant divorce Paris-province, pointe encore le quotidien économique. Cette mesure prise par des urbains oublierait la vie réelle des ruraux. C’est oublier que les accidents mortels se situent rarement dans la capitale et bien en majorité sur les routes rurales. Il sera toujours temps, dans deux ans, de faire le bilan de ce plan et d’aviser. »
« Qui peut nier que la vitesse est un facteur aggravant ?, s’exclame La Montagne. Comme le sont, tout autant, l’alcool, la drogue et l’inattention. C’est peut-être agaçant, frustrant, mais cela peut faire partie des solutions, tant que nous ne vivrons pas dans le meilleur des mondes, où chacun se conduirait de manière responsable au volant. »
Les neurosciences au secours de l’école
Enfin, « les neurosciences sont-elles l’avenir de l’école ? », s’interroge Le Parisien. « Aujourd’hui, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education installe officiellement un nouveau conseil scientifique chargé d’évaluer, à l’aune de la recherche, la meilleure manière d’enseigner en classe. » Et Le Parisien de s’interroger : « l’éducation est-elle une science exacte ? Pourra-t-on demain diagnostiquer la dose d’exercices à donner à un enfant pour progresser en maths et en français, comme un médecin délivre une ordonnance ? C’est le débat qui agite la planète scolaire, tourneboulée par l’installation, aujourd’hui, de ce nouveau conseil scientifique. »
Le Figaro veut y croire : « qui peut refuser les lumières de la science ? C’est toute l’habileté de Jean-Michel Blanquer : muni de cette nouvelle clé, il entend déverrouiller l’école - de la maternelle jusqu’à l’université. On peut en effet espérer que le nouveau Conseil scientifique installé par le ministre ne pratiquera pas le jargon pédagogiste propre à l’Éducation nationale et qu’il s’extraira de l’idéologie pour se confronter au verdict de l’expérimentation. À condition, relève encore Le Figaro, que cette "école de la confiance" qu’appelle le ministre de ses vœux ne se crispe pas trop dans la peur du changement. »