Aux ménages les plus riches : en volume leur gain est plus important que celui des ménages les plus pauvres. Et surtout aux grandes. En abaissant la taxe sur le bénéfice des sociétés de 35 à 21 % Donald Trump gratifie ses pairs d'un superbe cadeau de Noël. Les entreprises qui en profiteront le plus sont celles qui ont une activité basée aux Etats-Unis. Les compagnies aériennes, les banques, l'industrie pétrolière ou encore le transport ferroviaire.
Warren Buffet, qui investit essentiellement dans des entreprises américaines, apparait déjà comme le grand bénéficiaire de cette méga baisse d'impôts. Le bénéfice des sociétés américaines pourrait bondir de +10 à +30 %. Les GAFA, les entreprises mondialisées de l'Internet qui ont pris l'habitude de délocaliser leurs revenus sous des cieux plus cléments pour éviter les lourdes taxes américaines, vont devoir mettre la main au portefeuille si elles décident de les rapatrier, mais à un taux toutefois très intéressant, compris entre 8 et 15 %, ce qui devrait les encourager à se mettre en conformité avec le Trésor.
Cet argent rapatrié va-t-il doper l'économie américaine ?
Il va surtout avoir un effet comptable. De fait, le PIB américain va s'en trouver augmenté d'autant. Donc le déficit commercial, l'obsession de Donald Trump, va s'alléger substantiellement. Sauf que ce n'est pas avec la Chine, le Mexique ou l'Allemagne - les pays qui ont accumulé des gros excédents commerciaux avec les Etats-Unis -, que la balance va se rééquilibrer, mais avec des pays où la défiscalisation est juteuse. Ce rapatriement massif des revenus américains, c'est un réel coup de pouce à l'économie américaine mais cela ne veut pas dire que le niveau de vie des salariés américains va augmenter avec ce transfert.
L'argent épargné grâce à cette méga baisse des impôts sera-t-il réinjecté dans l'économie ?
C'est la grande question posée par cette réforme. Donald Trump assure que oui. Les grands patrons interrogés là-dessus ne partagent pas son point de vue. L'un d'entre eux affirme qu'il utilisera cette manne pour abonder le fonds de pension de l'entreprise. Dans un sondage effectué par l'université de Yale auprès d'une centaine de grands patrons, seulement 14 % ont l'intention d'investir et d'embaucher grâce à ce cadeau. Un chiffre pas très rassurant. Quand la dernière grande baisse des impôts lancée par Georges Bush a été mise en œuvre en 2004, les sociétés américaines ont surtout redistribué des dividendes ou racheté des actions. Remplissant donc les poches des actionnaires au détriment des salariés. Wall Street, qui a été dopé toute l'année par la perspective de ce « big bang » fiscal, a encore de quoi grimper. L'autre conséquence de cette réforme qui pose question et qui effraie, c'est le gonflement prévisible de la dette publique. Moins d'impôts, c'est moins de revenus pour un Etat déjà exsangue. Une situation jugée de plus en plus préoccupante au moment où l'administration manque de moyens pour boucler l'année.
⇒ En bref
Le produit intérieur brut de l'Arabie saoudite va légèrement reculer cette année
-0,5 %. Cette contraction assez rare au royaume des pétrodollars est due à la politique d'austérité mise en place pour faire face à la baisse des cours du brut. L'an prochain, le gouvernement relance les dépenses publiques pour stimuler la croissance, préférant prendre son temps pour faire baisser le déficit.
Le bitcoin connait des accès de faiblesse
Ce matin au Japon, la cryptomonnaie a plongé en dessous de la barre des 16 000 dollars alors qu'elle en valait près de 19 000 la veille au soir. Cette correction passagère a déjà été effacée. Tandis qu'aux Etats-Unis, des pressions baissières lui ont fait perdre 15 % de sa valeur.