Désormais, toute personne majeure est autorisée à rédiger ou enregistrer, en audio ou vidéo, son testament biologique. C’est-à-dire, ses dispositions anticipées de traitements, à appliquer en cas de maladie en phase terminale, ou d’affection grave, incurable, engageant son pronostic vital. Le patient, dûment informé des conséquences de ses choix, a donc la possibilité de refuser tout traitement médical, y compris l’hydratation et l’alimentation artificielles. Quant aux médecins, ils doivent s’abstenir de toute forme d’acharnement thérapeutique. Mais ils ont aussi l’obligation de mettre en œuvre un protocole permettant une sédation palliative profonde et continue jusqu’au moment du décès. Autrement dit : il est interdit de laisser un patient souffrir. Le testament biologique, qui sera confié au médecin de famille ou au service d’État civil de la Commune de résidence, peut être modifié ou révoqué à tout moment.
Les mineurs également écoutés
Pour les mineurs, le texte de loi précise qu’ils doivent être écoutés de manière proportionnée à leur âge et leur niveau de maturité. Mais la décision finale revient aux parents ou, éventuellement, au tuteur. En cas de désaccord entre les parents, c’est un juge pour enfants qui tranchera. Pour les personnes dans l’incapacité d’exprimer leurs choix, à travers la rédaction ou l’enregistrement de dispositions anticipées, c’est un membre de leur famille, ou le tuteur légal, qui pourra prendre une décision.
Vers la légalisation de l’euthanasie ?
En Italie, l’euthanasie reste interdite. Tout comme le suicide assisté. Dans les deux cas, enfreindre la loi peut entraîner de lourdes peines de prison et le gouvernement a tenu à le rappeler haut et fort. Par contre, au sein du Vatican et des associations catholiques, telles que le Mouvement pour la Vie, il y a une véritable levée de boucliers contre « une loi qui introduit de manière camouflée le droit à l’euthanasie ». L’Association des médecins catholiques a annoncé hier que ses adhérents refuseront d’appliquer la nouvelle loi. Ils en ont la possibilité, en vertu de la reconnaissance, depuis 1972, du droit à l’objection de conscience. Or, l’Italie compte une véritable armée de médecins objecteurs de conscience. A titre d’exemple, 66 % des anesthésistes le sont. Un pourcentage qui est à peu près égal pour les gynécologues obstétriciens.
Mais la loi est claire : si un médecin refuse de respecter les volontés d’un patient, il sera obligatoirement remplacé par un confrère non objecteur de conscience. Et il n’y a aucune dérogation pour les cliniques et les hôpitaux religieux. Cela dit, les courants catholiques, opposés à cette nouvelle loi, comptent bien sur la prochaine législature (élections législatives en mars 2018) pour la modifier.