À la Une de la presse française aujourd’hui, des élections avec d’abord celle pour la présidence du parti Les Républicains remportée dimanche 10 décembre sans grande surprise par Laurent Wauquiez. Avec un score de plus de 74 %, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy « écrase ses deux challengers, Florence Portelli et Maël de Calan » résume le quotidien Le Figaro. Laurent Wauquiez est donc élu dès le premier tour. Une victoire tempérée par Le Figaro, qui parle d’une campagne « qui n’aura guère passionné les foules ni même les militants ».
Même constat dans La Nouvelle République du Centre pour qui l’élection a fait « pschitt ». Le quotidien régional parle même du « troisième enterrement de la semaine », en référence aux disparitions de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday. Selon Le Figaro, Laurent Wauquiez sera véritablement jugé sur sa « capacité à rassembler » et « à faire vivre le débat au sein de la droite ». Lui, qui a été accusé par certains ténors de son parti de glisser « vers une droite populiste ».
Libération revient d’ailleurs sur « le paradoxe » de cette élection : « les cadres du parti » ne veulent pas de Laurent Wauquiez, mais « les militants, eux l’adorent » explique le quotidien. Mais selon les partisans de Wauquiez cités par Libération « les critiques à l’égard de leur champion ne viennent que de personnes élues dans les grands centres urbains avec les voix des bobos, de ceux qui vivent une mondialisation heureuse », quand le chef de LR s’adresserait, lui, à « la France périurbaine, celle des marges et des déclassés ». Toujours est-il que Laurent Wauquiez a voulu « faire montre de sa capacité à rassembler toute sa paroisse » analyse Libération en nommant comme vice-présidente du parti, Virginie Calmels, une ancienne proche d’Alain Juppé.
Et face à ce nouvel adversaire « la majorité fourbit ses armes » selon Les Échos. D’après le quotidien, l’exécutif ne veut pas négliger Laurent Wauquiez, mais ne souhaite pas non plus l’installer en opposant numéro un. Selon un de ces proches, le président Emmanuel Macron jugerait Laurent Wauquiez « déterminé et organisé ». Un adversaire potentiellement dangereux donc pour le président.
Mais dans le même temps, toujours selon ce proche d’Emmanuel Macron : « Laurent Wauquiez incarne certes une grande partie de la droite, mais sur des valeurs qui ont été balayées aux dernières élections ». Sous-entendu, quelqu’un qui ne peut pas incarner l’avenir, ni aujourd’hui, ni en 2022.
«L’île prend le large»
Autre scrutin à la Une, l’élection territoriale en Corse, avec la victoire des nationalistes. Une « victoire absolue » titre le quotidien régional Corse matin
« L’île prend le large » titre avec humour le journal Libération. Avec 56,5 % des voix au second tour de l’élection territoriale, l’alliance nationaliste prend donc la tête de la toute nouvelle collectivité territoriale corse. Libération revient sur la montée en puissance de ceux « que l’on qualifiait il y a quelques années encore de poseurs de bombes ». En un peu plus de trois ans, les « natios » ont fait tomber la mairie de Bastia, ont conquis la région, arraché trois députations sur les quatre que compte l’île et viennent donc de remporter la future collectivité unique. Les nationalistes, menés par le tandem Gilles Simeoni/Jean-Guy Talamoni, « veulent désormais engager un bras de fer avec Paris » écrit Libération.
Le journal Le Parisien rappelle que des discussions sur les moyens budgétaires de la nouvelle collectivité unique avaient eu lieu à la fin de l’été. Elles n’avaient pas abouti. Toujours selon Le Parisien, le résultat d’hier « pourrait changer la donne »…
Quant à l’avenir institutionnel de l’île, Le Parisien souligne la volonté du gouvernement d’éviter toute « dérive catalane » en Corse. Gilles Simeoni parle d’ « un risque inventé » et de « diabolisation ». Le Parisien rappelle que l’indépendance fait bien partie des objectifs de Corsica Libera menée par Jean-Guy Talamoni, l’autre membre de la coalition. Le Parisien de conclure, que « la rivalité politique et médiatique des deux hommes forts du mouvement nationaliste » risque « d’être une des clés des années à venir ».
Les décombres de Rakka
À lire également ce lundi, ce reportage saisissant à Rakka en Syrie publié dans La Croix. Un journaliste du quotidien catholique a en effet pu suivre les habitants de cet ancien bastion du groupe Etat Islamique en Syrie. Depuis peu, ces habitants sont autorisés à rentrer chez eux « au milieu des décombres et des cadavres ». Le journaliste décrit les rues de la ville comme piétinées par « des géants », « les squelettes dépecés d’immeubles toujours debout alternent avec les mille-feuilles de béton, totalement aplatis sur le sol ».
Devant l’un de ces tas de béton, Maher Abdulzak, 41 ans. « Les corps de ma femme et de mes deux enfants sont là-dessous » explique-t-il. Comme beaucoup d’autres, Maher et sa famille ont tenté de fuir le groupe Etat islamique. Mais ils ont été retenus pour servir de boucliers humains.
Pour ceux qui ont réussi à s’enfuir, le « retour est une nouvelle bataille » explique La Croix. Par exemple, « depuis quatre jours, Abou Ahmed et Mahmoud, deux cousins, ont déblayé la cour de leur maison ainsi qu’une pièce », à cause des mines laissées par les islamistes, ils n’osent pas entrer dans le reste de la maison. Malgré ces stigmates « la vie rejaillit par endroits ». Khalil Hamed est là depuis 5 jours avec sa femme et ses enfants. « Il a déjà rouvert son épicerie : j’ai de 10 à 15 clients par jour déjà, dit-il, ce sera dur, mais on n’a pas le choix ».
Johnny Hallyday à Saint-Barthélemy
Autre reportage, dans Le Parisien cette fois, à Saint-Barthélemy, là où doit être enterré Johnny Hallyday. L’avion transportant la dépouille du rocker a atterri hier sur cette île des Antilles. D’après Le Parisien, « seule une soixantaine d’intimes l’ont accompagné dans son dernier voyage ». Après l’hommage monumental de ce samedi. C’est dans la plus stricte intimité que Johnny sera enterré, ce lundi après-midi, au cimetière de Lorient, selon la volonté du chanteur. Le Parisien décrit un « minuscule cimetière », beau et simple. Avec « vue sur la mer émeraude ». « C’est un endroit paisible, à son image, commente Daniel, un habitant de l’île, qui redoute l’afflux de fans ». Des fans qui, pour certains, regrettent que leur idole soit enterré si loin d’eux. Mais Magali, qui vit à Saint-Barth tient à les rassurer « Johnny sera fleuri et honoré toute l’année » promet-elle « c’était son havre de paix et il le restera, on prendra soin de lui ».