Deuxième édition du forum d'investissement Chine-Afrique à Marrakech

La 2e édition du Forum d’investissement Chine-Afrique à Marrakech les 27 et 28 novembre est un événement dédié spécifiquement au secteur privé, avec des rencontres entre des dizaines de femmes et d’hommes d’affaires africains et chinois. L’objectif est de développer des investissements et un partenariat mutuellement bénéfiques pour les deux parties.

Lors du XIXe congrès du parti communiste chinois en octobre 2017, le président Xi Jinping a déclaré que son pays s’engageait dans le développement coordonné d’une industrialisation de type nouveau. Pour lui, la Chine doit prendre l’initiative de la mondialisation économique. Le ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, dit avoir constaté en 2014 déjà que tout en restant l’usine du monde, la Chine avait changé de modèle économique. « La Chine a laissé filer les augmentations de salaire, elle les a même suscité. Il y a 5 ans, le salaire minimum était à 100 dollars au niveau de la côte Est, il est à 700 dollars aujourd’hui et il y a une perspective d’aller à 1 500 dollars. Donc, la compétitivité chinoise est en train de s’éroder de façon pilotée, en créant une classe moyenne, qui renforce la consommation chinoise pour devenir le 1er consommateur mondial. »

Pékin a commencé à délocaliser une partie de ses usines 

La Chine serait donc en train de laisser filer progressivement 85 millions d’emplois peu qualifiés en délocalisant certaines de ses usines. L’Afrique pourrait donc en tirer profit, en développant son industrie encore embryonnaire. Mais pour l’instant, le continent continue d’exporter ses matières premières brutes. Ce sera le cas pour le groupe Sapro du Congo-Brazzaville, qui devrait commencer à exporter en janvier 2018, entre 65 et 70 % de sa production de fer de la mine de Mayoko. Mais Paul Obambi, le président de Sapro, compte aller vers la transformation du minerai. « Dans notre stratégie industrielle, nous allons exporter le fer brut, mais nous allons faire du pin iron, qui est un produit intermédiaire utilisé dans l’industrie métallurgique. Nous espérons que la 3e étape, ce sera l’industrie métallurgique elle-même. »

Des filiales de grands groupes chinois s’installent en Afrique

Les transformations structurelles de l’économie chinoise constituent une opportunité pour l’Afrique et le Maroc se positionne déjà pour être un hub, notamment pour les capitaux, explique Saïd Ibrahimi, président du Casablanca Finance City, la place financière marocaine. « Nous avons accueilli l’année dernière les deux premières grosses entreprises chinoises, Banque of China et Huawei. Les deux ont un siège Afrique francophone à Casablanca. » Quand on demande au patron de la place financière de Casablanca si la Chine est ouverte à l’implantation de banques africaines sur son sol, il répond par l’affirmative, mais il ajoute que bien « évidemment, il ne faut pas juste demander la réciprocité pour la réciprocité, il faut avoir les moyens de le faire. »

Selon une étude du cabinet McKinsey, les revenus générés en Afrique par les entreprises chinoises pourraient progresser de 144% d’ici à 2025.

Partager :