L’Organisation internationale du café (OIC) est inquiète. L’avenir de la production est menacé, selon elle. Par le changement climatique, et par la baisse des revenus des caféiculteurs. Les arabicas doux d’Amérique centrale subissent le réchauffement de la planète. En Afrique, le champion éthiopien réfléchit déjà à déplacer les plantations de café dans des zones climatiquement plus favorables.
Mais replanter coûte cher. Comment les producteurs dans le monde peuvent-ils investir s’ils n’ont pas les revenus suffisants ? Le directeur exécutif de l’OIC Jose Sette tire la sonnette d’alarme. « Si les fermiers ne sont pas bien rémunérés et encouragés à planter des caféiers, nous pourrions avoir des difficultés à obtenir les volumes de café dont nous avons besoin, car la demande augmente régulièrement », rapporte Commodafrica.
Une production sous-évaluée l’an dernier
La consommation mondiale progresse effectivement de 2,5 % cette année, de 3,5 % rien qu’au Brésil, premier producteur mondial. Mais les prix mondiaux du café ont dévissé depuis un an. Le cours de l’arabica ne dépasse plus guère 1,30 dollar la livre, contre plus de 2 dollars en 2014. Le cours du robusta qui avait mieux résisté est à son tour en déclin, il est passé sous le seuil des 2 000 dollars la tonne.
Cette chute s’explique par une sous-évaluation de la production caféière de l’an dernier. Pourtant l’excédent de 2016-2017 ne devrait pas durer. C’est un déficit de production que l’on attend en 2017-2018, après l’épisode de sécheresse au Brésil. De 3 à 6 millions de sacs devraient manquer pour répondre à la demande. « On met beaucoup l’accent sur la durabilité environnementale... mais pas un accent équivalent sur la durabilité économique », s’impatiente le directeur de l’Organisation internationale du café. Il invite les gouvernements à investir dans la recherche et à mieux soutenir leurs producteurs. « Les fermiers doivent être convaincus, insiste-t-il, que cela vaut le coup » d’investir dans le café.