« Après un été marqué par des couacs en série, constate Le Parisien, et après une chute brutale de popularité du couple exécutif dans tous les sondages, le gouvernement fait sa rentrée, aujourd’hui, à l’Elysée. Avant le Conseil des ministres de mercredi, tous vont se retrouver, ce matin, autour du chef de l’Etat, en séminaire de travail, afin de balayer l’ensemble des dossiers. Et ils sont nombreux, pointe le journal : préparation du budget 2018, réforme du Code du travail, des retraites, de la formation professionnelle, des aides au logement ou encore rentrée universitaire. »
Et attention, prévient Le Parisien, « les Français espèrent aujourd’hui des explications et un travail de pédagogie pour comprendre où le président souhaite les emmener. Et ces éclaircissements, c’est bien de lui qu’ils les attendent. Et pas d’un autre. »
En effet, Le Figaro rapporte les propos hier du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner : « “il y a une difficulté, a-t-il reconnu. On n’a pas su suffisamment donner de sens, d’explication, de pédagogie aux choses”. D’où l’inflexion, note le quotidien de droite, dans la politique de communication du président de la République. Alors qu’il avait érigé en dogme la rareté de sa parole, le voilà qui s’apprête à s’exprimer à nouveau pour remettre sa politique en perspective. »
Toutefois, prévient Le Figaro : « Emmanuel Macron doit cesser de deviser sur le caractère de ses concitoyens, qu’il estime rétifs aux réformes. Assez de philosophie, place à l’action. Marché du travail, assurance-chômage, formation professionnelle, lutte antiterroriste, réduction de la dépense publique et de la dette : puisqu’il s’est engagé à avancer sur tous ces fronts, l’heure est venue de tenir sa promesse. Sans pas de côté ni souci de plaire à tout le monde. »
Pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « Emmanuel Macron n’a plus le choix, il lui faut passer de la communication à l’action et concrétiser ses premières réformes. Et puis, même si ce n’est peut-être pas dans sa nature profonde, il doit les défendre lui-même, donc mettre les mains dans le cambouis. Pour que le désenchantement ne cède pas la place à la colère et que la suite de sa présidence ne ressemble pas à un long tunnel. »
En fait, pointe La République des Pyrénées, « il y a une malédiction du “et en même temps” : c’est qu’en voulant être de droite “et en même temps” de gauche, Macron perd à droite » et en même temps+ à gauche. La gauche lui reproche des mesures injustes sur le plan social et la droite lui reproche de ne pas aller assez vite dans les dérégulations. »
Président des riches ?
En effet, à gauche, c’est la soupe à la grimace... Certaines réformes fiscales et sociales ne passent pas.
« Macron, président des riches ? », s’interroge Libération en Une. Oui, répond le journal. « Réforme du marché du travail, réduction des aides au logement, augmentation de la CSG, gel des salaires de la fonction publique… Les décisions prises depuis trois mois rappellent l’aphorisme cinglant de François Mitterrand : “Les centristes ne sont ni de gauche ni de gauche”. Le volet fiscal de l’action gouvernementale en est l’indice le plus clair, pointe Libération. Une fois les additions faites, on s’aperçoit que ce sont ceux d’en haut qui profiteront le plus de l’éventail de réformes annoncées par le gouvernement. A commencer par la division par deux de l’impôt sur les grandes fortunes, qui bénéficiera en priorité à la mince couche de milliardaires qui trônent au sommet de l’édifice des revenus et des patrimoines. (…) L’opinion commence à s’en rendre compte, prévient Libération. En deux mois, le Président a perdu 24 points de popularité, record de la Ve battu. La droite lui reproche une pusillanimité supposée en matière d’immigration, la gauche le caractère antisocial des premières mesures. Du coup, chacun rentre chez soi. En mai, conclut le journal, Macron a été élu dans un fauteuil. Trois mois plus tard, il se retrouve entre deux chaises. Qui s’écartent dangereusement… »
Solidarité pour les migrants
A la Une également, le sommet entre dirigeants européens et africains pour faire le point sur la gestion des flux de migrants.
A cette occasion, La Croix nous emmène « loin de Calais et des campements parisiens », La Croix nous emmène « dans le Briançonnais, dans les Hautes-Alpes, qui voit lui aussi arriver par la montagne de nombreux migrants. À ce drame humain, le petit village de Névache répond par la générosité de son accueil, alors que les forces de l’ordre multiplient les interventions. »
En effet, précise La Croix, « la route sinueuse qui traverse Névache, commune de 350 habitants, déverse chaque jour des dizaines de migrants venus d’Italie par la ville frontalière de Bardonnèche. Devant cette situation inédite, la solidarité s’est organisée. Les associations estiment qu’une centaine de familles accueillent bénévolement des migrants. “J’ai commencé à en accueillir un, puis deux, puis trois. Et j’ai fini par me dire : pourquoi pas les autres ? ”, raconte un habitant de Névache, qui tient à l’anonymat. (…) Pour faire face à ces flux migratoires, les opérations des forces de l’ordre se sont donc multipliées », poursuit La Croix.
Quant aux dispositifs d’accueil, ils sont « sous-dimensionnés. Devant l’ampleur du flux migratoire, un centre d’accueil a été ouvert à Briançon, avec le soutien de la mairie, pour héberger 16 personnes. Mais trois semaines après son ouverture, le centre était déjà saturé. »
Menace sur la Centrafrique
Enfin, nous revenons à Libération avec cette interview choc du secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires des Nations unies, Stephen O’Brien, à propos de la Centrafrique.
Stephen O’Brien qui s’est rendu dans le pays le mois dernier et qui s’alarme de la dégradation rapide de la situation sécuritaire, avec l’escalade des violences ethniques et confessionnelles, qui opposent chrétiens et musulmans. « Il y a un nombre croissant de milices basées sur la confession religieuse ou l’appartenance ethnique, affirme-t-il. J’ai senti qu’il était important d’évoquer devant le Conseil de sécurité ces indices émergents (de génocide), plutôt que d’attendre les preuves. Car si nous attendons les preuves, avertit Stephen O’Brien, il sera trop tard. »