« Que mijote François Hollande ? », se demande en effet Le Parisien Aujourd’hui en France. « Deux jours, deux sorties pour l’ancien président qui avait fait voeu de silence. Il lâche ses coups, n’a rien perdu de ses vieux réflexes. Premier coup de griffe mardi au festival d’Angoulême sur Emmanuel Macron et sa réforme du code du Travail. Deuxième lame hier pour annoncer qu’il n’abandonne pas la politique. Ce n’était donc qu’un au revoir. Hollande le frondé se muerait-il en superfrondeur ? Les passes d’armes ne font que commencer, » annonce Le Parisien Aujourd’hui en France.
Le Figaro a même trouvé un titre à cette opération reconquête. « Make Hollande great again », imitant ainsi une expression employée par son successeur à l’Elysée. L’avertissement à Emmanuel Macron avait été soigneusement prémédité. Cela faisait un moment, affirme Le Figaro, « que l’ex-chef de l’Etat préparait son coup, avec la gourmandise du politique frustré par son manque d’action. »
Et le journal de s’interroger sur la relation à venir entre les deux hommes. Une relation complexe à réinventer. Ils s’apprécient comme ils s’agacent. Ils s’admirent comme ils se redoutent. Ils s’ignorent comme ils s’observent.
« Hollande n’assume pas sa paternité », affirme d’ailleurs L’Humanité.
Alors pourquoi cette offensive ?
« Il n'aura échappé à personne », peut on lire dans les Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « qu’elle vient après une attaque en règle des "hollandais" historiques montés au créneau cet été. Et qu'elle coïncide avec un séminaire des dirigeants du PS, champ de ruines qui a urgemment besoin d'un chef et d'une direction. En fait, Hollande vient de siffler la rentrée. »
Dernier point de vue acerbe dans L’Alsace. François Hollande fait fi de la raison qui l'a poussé à ne pas briguer un second mandat. Rappelons qu'il n'a pas abandonné la vie politique mais que SA politique a fait que les Français l'ont abandonné en rase campagne des primaires de la gauche.
Emmanuel Macron voyage en Europe de l’est pour parler des travailleurs détachés
« Macron face à l’Europe de l’est », précise Libération. Sur le fond, « il a raison. Le système qui permet à certains européens d’échapper à une partie des règles sociales du pays d’accueil a dérapé. Peut-être brusque-t-il un peu ses partenaires, ce qui déroge aux traditions de négociation feutrée au sein de l’Union. » Libé cite la Roumanie qui craint l’ambition du président français, attendu comme une star de la politique européenne, il fait figure de renouveau, alors que la classe politique roumaine est empêtrée dans des affaires de corruption. La Roumanie qui n’est que le quatrième pays fournisseur de main-d’œuvre détachée et qui se sent injustement visée.
Macron, « qui a aussi besoin d'un succès européen », doit donc jouer fin, estime Sud-Ouest. En allant en Bulgarie et en Roumanie - mais pas en Pologne, ni en Hongrie - le président cible des pays qu'il sait ouverts au compromis et que Paris a souvent négligés alors qu'ils sont de tradition francophile.
« En dynamisant les relations bilatérales avec ces pays, poursuit Ouest-France.
Emmanuel Macron entend servir ses objectifs européens. Sitôt Angela Merkel (vraisemblablement) réélue cet automne, les grands chantiers commenceront. Défense, zone euro, investissements. »
La coopération avec l’Allemagne sur ce sujet des travailleurs détachés mise en doute d’ailleurs par l’Union de Reims : « L’Europe sociale n’entrant pas dans les plans germanophiles de la chancelière Merkel, le président français risque de se retrouver un peu seul dans sa croisade. »
Un pays, deux visages
Témoignage choc à la Une de Libération : des jeunes filles capturées au Nigeria par les jihadistes de Boko Haram. Elles étaient destinées à commettre des attentats-suicides, servir de bombe humaine. Mais Hauwa, c’est le nom de l’une d’entre elles qui a été marié de force, n’a pas déclenché sa ceinture explosive. Pas plus que Fatima qui raconte. « Ils nous ont déposées à l’aube dans un lieu que je ne connaissais pas. Un barrage avec des soldats. C’est là que je devais presser le bouton qui déclencherait la bombe ». Elle crie : « je suis étudiante, j’ai une bombe sur moi, attention ! N’approchez pas ». Echanges de tirs entre les militaires et les jihadistes. Elle est récupérée par les soldats. C’est l’une des rares survivantes de ces missions suicides.
L’autre visage de ce même Nigeria, il est dans La Croix qui consacre une série à l’Afrique qui va bien. Reportage avec la classe moyenne de Lagos. Celle qui a émergé au début des années 2000. Malgré la crise économique, elle croit à l’avenir. Photo de trois jeunes filles radieuses, superbement habillées lors d’un mariage dans une famille de banquiers. Une invitation ne se refuse pas. Les mariages sont une occasion d’entretenir un réseau de connaissances. Les centres commerciaux pullulent. La téléphonie mobile, la 3G se développent à grande vitesse. Lagos, « mégapole qui avance à mille à l’heure ». On est loin de Chibok et Maiduguri.